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compofer c&fel ; d’où le doâeur Démefte a conclu
que, malgré la volatilité de l’arfenic ( i 36), l’acide
üu’il fourniffoit à la combinaison dont il s’agit,
devoit être plus pefant que les acides vitriolique
ou marin, puifque ni l’un ni l’autre de ces derniers
nepouvoit décompofer lefel neutre arfenical ( 137).
O r , li l’on rapproche la pefanteur de l’acide àrfe-
iiical déphlogiftiqué, de l’odeur d’ail commune à
la déflagration de l’arfenic &à celle du phofphore,
on fera fans doute très-porté à regarder, avec M.
Sage, l’acide arfenical, comme une modification
très-voifine de l’acide du phofphore. Le fel neutre
arfenical, expofé à l’adion du feu , y entre en fu-
fion comme une maffe vitreufe & fans fe décom-
(136 ) » L a quantité de vapeurs rutilantes qui fe dégagent du-
» tant la décompofition du nitre par la chaux d arfenic, p ro u v e ,
» h ce qu'il me femble, dit le dodeur Démefte, q u e , dans cette
»chaux m êm e , l ’acide phofphorique n’ eft pas dépourvu de
» phiogiftique, puifque c’eft en s’emparant de ce phiogiftique
5, que l’acide nitréux devient rutilant. C’ e f t , a joute-t-ii, à cette
»préfence du phiogiftique dans la chaux d’arfenic qu’ eiie doit
» fa grande vo la tilité , fon odeur, & ia facilité avec laquelle elle
»paffe à 1 état de régu le, lorfqu’ on lui préfente un furcroît de
»phiogiftique , même dans l ’ état de vapeur.« Lettres, vo l. I I ,
page 118. Nous voyons de même que le mercure, quoique la
plus pelante des fubftances métalliques après.l'or & la platine,
eft cependant une des plus vo la tiles , tant qu’ il eft uni au phlo-
giftique.
(137) M . Pelletier n’a point reconnu cette propriété dans le
fel neutre arfenical, non plus que dans celui qui eft à bafe d’ aL
kali fixe minéral. Le premier, diftillé avec de l’huile de v it r io l,
lui a donné du tartre vitriolé, & le fécon d, du f i l de Glauber.
Ï>E L ’ A C I D E A R S E N I C A L , § . XIV. 5 ^ 7
pofèr, tant qu’il n’a point le contaâ d’une matière
qui puiffe lui fournir du phiogiftique ; mais il fe
décompofe très-facilement au moyen de ce dernier
principe , ou bien à raifon d’une double affinité,
lorfqu’on mêle fa diflblution à celle d’un autre
métal, ainfi que l’a démontré M. Macquer ( i 38).
30. Si, au lieu de diftiller la chaux d’arfenic avec
le nitre ordinaire , on la diftille avec le nitre à bafe
cPalkali fixe minéral^ ce dernier fera auffi décom-
pofé, & on aura un fel neutre arfenical à bafe d’al~
kali marin, dont la forme n’avoit point encore été
décrite. M. Pelletier m’a fait voir ce felenprifmes
hexagones très-déliés, terminés par des plans perpendiculaires
à leur axe (Pl. I V , fig. i8 f
40. Cette même chaux d’arfenic décompofe le
fe l ammoniac nitreux ; elle en dégage l’acide, &
forme avec Valkali volatil un fel ammoniac arfenical
, qui, fuivant M. Bucquet (139) , criftallife
en petites aiguilles applaties, que l’aftion du feu
décompofe , même dans les vaiffeaux fermés. Le
même Chimifte obferve que les acides minéraux
n’ont pas plus d’aâion fur ce fel, qu’ils n’en ont
fur les autres fels neutres arfenicaux ; mais que
l’alkali fixe & la chaux dégagent l’alkali volatil qui
(138) Voyez les Mémoires d e i ’Académie des Sciences, années
1746 & 1748 ; & le Di&ionnaire de Chimie, au mot Sel
¡neutre arfenical.
(139) Introdudion h l ’ étude du règne minéral, vol. II ,p . 85.
TomeI.Part.I.CriJl.falinsf R