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les taux-mires des criftallifations primitives. Ces
cri fia ux de fèr non fulfurés, ii communs dans les
ferpentines * & ces marcailites fulfureufes des
fehiiles argileux, avoient déjà leur forme criilal-
line dans le temps même où ces ferpentines 8c
ces fehiiles étoient encore fluides ; & les molécules
de ces dernières pierres, précipitées conjointement
avec ces a^ftaux métalliques, n’ont fait
que les faifir en fe folidifiant.
C ’effc encore en patTant de l’état de fluidité à
l’état folide & pierreux, moins par combinaifon
que par defficcation , que les matières fchiftofo-
argileufes & quelques autres fubilances hétérogènes
éprouvèrent cette condenfatîbn, cette retraite
fur elles-mêmes, qui les divifa en mafles po-'
lyèdres plus ou moins irrégulières. Mais nous examinerons
ailleurs ces formes pfeudo-crifiallines,
qu’il ne faut pas confondre avec celles qui réfultent
d’une çriilallifation proprement dite.
Les matières pyriteufes & bitumineufes qui ré-
fultèrent, foit des derniers produits de la çriftallifa-
tiori primitive, foit des fubilances animales & végétales
dépofées dans le fein dés mers, ont été,
comme l’a très-bien obfçrvé le doéleur Pallas (6o),
(60) >> L ’abondance des pyrites dans certaines glaifes noires
j>&ardoifées eft , d it-il, fi prodigieufe, qu’ on les vo it parfois
»furpafler en maiTe la glaife qui les contient : mais cette abott
v dance d’ un minérai inflammable par l’humidité, jointe auü
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le véritable foyer des volcans & des explofîons
fouterraines. Ce font ces feux qui, conjointement
avec les eaux, ont modifié & boulqverfé la furface
primitive du globe, au point que les montagnes exif-
Itantes alors, & fur-tout les roches feuilletées,moins
kolides que celles de granité, ont éprouvé des
[ruptures, des foulèvemens & des affaiffemens mul-
¡tipliés, qui ont changé la direâion primitivement
horizontale de leurs couches, en une autre plus ou
[moins verticale, ou du moins fort inclinée.
Ce fut alors que les molécules terreufes & mé-
jtalliques, atténuées & divifées par les fluides volatils
qui fe trouvoient en expanfîon dans les cavités
fouterraines, s’infinuèrent jufques. dans les moindres
interflices des fentes & des ruptures de ces
¡montagnes, où elles criflallifèrent en maffes po--
lyèdres & fouvent ramifiées. Ces maffes groffiffant
pfenliblement, tant par les molécules homogènes
[qui venoient s’y réunir, que par d’autres hétérogènes
qui s’y trouvoient interpofées, remplirent
beu à peu ces fentes ou cavités que nous nommons
aujourd’hui filons ou veines métalliques.
Mais tandis que des fluides aériformes, tels
qu’une vapeur de foie de foufre, un phofphore
« puii)antes couches de fchifte bitumineux & charbonneux qui
k fe trouvent ordinairement ftratifiées dans le même lit d’ar—
i” gile , ne laifle aucun doute fur la dérivation des incendies
¡’ ’ Volcaniques, « Obfirvations fur. la formation des montagnes,
t- 54 de rédit. in-la .