
442 S É t É N i T E ou G y p s e .
lu ì ei! néceffaire pour criftallifer, il fe faiiît aveè
avidité de celle qu’on lui préfente , & fans s’ échauffe
r , comme le fait la chaux dans de pareilles cir-
conftances, ilcriftallife de n ouveau, quoique d’une
manière trè s -con fufe , & acquiert la folidite qu exig
en t les ufages auxquels nous l’employons.
J’ai eu précédemment occafton de remarque
r ( j ) que les criftaux de gypfe régénéré ou de
Jêlênite artificielle , font d’une petiteffe extreme ,
tandis que ceux que la Nature nous offre dans le
fein de la te r re , & qui portent également le nom
d e s é l é n i t e , font beaucoup plus g r o s , &. quelquefois
d’un volum e très-confiderable, par la rai-
fan fans d o u te , qu’ils ont etefufpendus plus longtemps
dans le fluide ou ils ont pris naiffance.
Q u e lle que puifle être l’origine de ces criftaux, leur
produSion eft d’une époque bienpofterieure a celle
des roches g ran itiq u e s , puifqu’on ne commence a
en trouver des mafles que dans les montagnes qui
fu c c èd en t aux fchijles granitoides (4) » & flue les
(3 ) V o y e z , dans la première p ar tie ,le s combinaifons.de l’-a-
cide vitrioiique, p . 301 ,n ° 7.
(4 ) M . de Luc a remarqué dans les montagnes fchifteufes
qui font face au Mont-blanc , du côté de Vallée blanche, deux
'«ôtes relevées & très-voifines, dont l’ une eft d'albâtre calcaire,
& l ’ autre de gypfe. La face efearpée du Cramont, dans ,fa partie
,1a plus rapprochée de Vallée blanche, préfente auffi, félon le
jnême tu t e u r , une nafte tranche de gypfe- Voyez fes Lettres fur
Vhïftoire de là terre i f de l’homme, v o l. V , p. 4.14 & 4^9-
JSé l é n i t e o u G y p s e . 4 4 5
carrières de g yp fe les plus abondantes font enclavées
dans les terrains calcaires à couches horizontales
(5 ).
O n trouve Les criftaux de g yp fe tantôt folitaires
& répandus dans des couches argileufes ou mar-
neufes, tantôt dépofés en mafles très-confidéra-
b les, dont la criftallifation eft plus ou moins déterminée
, p lu s -o u moins confufe , félon que le
fluide qui tenoit le g yp fe en diffolution étoit plus
ou moins a g ité , plus ou m oins ^mélangé de fubftan-
ces é trangères, propres à déranger la régularité de
fes criftaux (6 ) .
142 C r i s t a l l i s a t i o n d é t e r m i n é e *
E s p è c e I ,
X Electrique par communication. )
Sélénite décaèdre rhomboïdale.
Cryftallus gypfea folitaria,rhombea,hyalina,diaphana. Linn .Aman*
acad. vol. I , p. 475, tâb. XVI, fig. 3- Cryftallus felenitica gypfea ;
folitaria j rhombea, aqueo-fubdiaphana. Ibid. édit. 1749 ,p . 4 75 ,
tab. XVI , fig. 3. Nfltrum felenite,s feu lapidofum gypfeo-fpatha-
(5) M . Robert-Paul de Lamanon attribue l ’origine des collines
gypfeufes aux dépôts formés par certains laçs qui tenoient
beaucoup de gypfe en diffolution. V o y ez fes Vues générales fur
la formation des pierres gypfeufes, dans le Journal de Phyfîque,
mars 1783, p. 85 & fuiv.
(6) Voyez ci-après, la defeription de la carrière de gypfe de
Montmartre, par M . Praion.