
autre c ô té , I’alkali volatil p e u t , en perdant fon
principe o d o ran t, pâffer a l’etat à?alkali fixe mi-
néral ( 5 ) ; c e lu i-c i, par la perte d’une portion de
la matière g ra ffe , prendre le caraftère & les propriétés
de Valkali fixe végétal (6) ; & ce dernier
enfin être réduit, par une décompofition plus comp
lè t e , à Fétat de pure terre abforbante ( 7 ) . L es
» lieu x ne fournira plus que très-peu d’ alkali fixe ; donc une
»partie de ce dernier s’ eft convertie en alkali volatil par le
»concours de la matière charbonneufe ou du phlogiftique.«
(g ) La décompofition fpontanée & à l ’air libre de la diffolution
d e cuivre par Y alkali volatil, fournit un exemple de la décompofition
de cet alkali, & de fon paffage à l’ état d’ alkali fixe
minéral, puifqu’ après le paffage des criftaux d’ azur de cuivre à
l ’état de malachite infoluble dans l’ eau, par l ’union qu’ ils ont
contractée avec la matière graffe de l ’alkali volatil décompofé,
ces criftaux perdent leur odeur, & que de p lu s , il fe rencontre
au fond du bocal de vrais cubes de feî marin. Sage, Elémens
de Minéralogie, vo l. 1 ,'p . 8 , 9 & 22.
( 6 ) La décompofition de l’eau-mère du n itre,p a r fe moyen
du feî de GIauber,eft une expérience dont M. Sage fe fertpour
prouver q u e , dans cette opération, une partie de Yalkali fixe
minéral eft portée à l’état à.’ alkali fixe du tartre. V o y e z , dans fes
Elém.de Minér. p. 2 1, le détail de cette expérience. On peut encore
, à l’aide de quelques diffolutions de Y alkali fixe de la foude
dans l ’eau diftillée, parvenir à lui enlever une portion de fa matière
graffe, & le réduire à l ’ état d’ alkali fixe du tartre.
Qf) En continuant les diffolutions, on décompofé meme ce
dernier ; il ne refte plus qu’ une terre abforbante, qui fe précipite
fous la forme d’une poudre blanche, propre à faire des
coupelles, de même que la terre abforbante dégagée des fubftances
offeufes. M. Baumé croit auffi que l’ on pourrait décom-
pofer complètement une quantité donnée ¿dalkali fixe, en faialkalis
ne font donc point des êtres élémentaires
proprement dits ; ils varient feulement entre eu x
fuivant le nombre & la proportion des mêmes principes
qui les conftituent : c’ eft la raifon pour laquelle;
Ces glkalis p euv ent être tranfmués les uns dans les
au tre s , & même totalement décompofés par la
défunion de leurs principes conftituans. Examinons
préfentement la criftallifation de ces divers alkalis.
1°. L 'alkali fixe végétal eft auffi connu fous le
nom d1alkali fixe du tartre, parce qu’on l’obtient
plus pur 8c en plus grande quantité de la combuf-
tion du tartre ou de la crème de tartre à feu n u ,
que de l’incinération de toute autre fubftance végétale.
C ’eft un alkali cauftique & dé liqu e fcen t,
q u i, lorfqu’il eft d e ffé ch é , reffemble à une fubftance
terreufe d’un beau blanc, fans aucune forme
déterminée, parce qu’en c e t état i ln ’eft point fuf-
ceptible decriftallifation. C ’eft c e qu’on appelle fiel
de tartre, le q u e l, expofé à l’a ir , en attire l’humidité
& fe réfout en liqueur ; on l’appelle alors huile de
tartre par défaillance.
A m efure que c e t alkali tombe en d éliqu efcen ce,
il perd de fa caufticité, tant à raifon de la modification
qu’é p ro u v e , en s’uniffant a l ’e a u , l’acide
faht digérer dans un matras, au bain de fab le , de l’alkali fixe
en liqueur, qui ne feroit pas trop concentré, ce qui facilite-
roit la précipitation de la terre abforbante qui entroit dans la
eompofîdon. Voyez Chimie exgérim. & raifonn. vol. 1, p. 324 -