
igné furabondant, en prolongeant la fufion de ce?
fel. Il ne refte plus alors au fond du creufet, qu’un-
fèl alkali fixe très-blanc (159) » beaucoup moins
cauftique que dans l’état précédent.
2°. \d alkali fixe minéral s’empare, de même que
le précédent, de l’acide igné de la chaux, avec lequel
il forme la leffive cauftique , qui eft connue
fous le nom de leffive des façonniers , parce qu’on
emploie ordinairement l’alkali fixe de la foude dans
la préparation du favon. Cette leffive peut être
également rapprochée jufqu’à ficcité par l’évaporation
, puis portée à l’état de pierre à cautère par
l'a fufion, & former enfin un foie de foufre cauftique
par fon union avec le foufre.
3°. C ’eft encore en s’emparant de l’acide igné
de la chaux vive, & même des chaux métalliques,
que Xalkali volatil eft dégagé du fel ammoniac
fous forme fluide. Il eft connu dans cet état fous
0 5 9 ) Cet aïkaïï fixe très-blanc, qu’ on obtient par la fufion
prolongée de fa pierre à cautère, eft certainement privé de gaz :
o r , fi la pierre à cautère n*eft également qu’un alkali privé de gaz , '
d’où lui viennent fa couleur & fa fluidité? Pourquoi, lorfqu’on la
combine avec le foufre, forme-t-elle un foie de foufre dont les
Vapeurs font inflammables , tandis que celles du foie de foufre
Ordinaire ne le font pas ? Pourquoi enfin les vapeurs dégagées
de ce foie de foufre cauftique par l’acide vitrio.lique concentré,
Ont-elles une odeur fëmblable à celle dû phofphore? Il fera
difficile de répondre d’ une manière fatisfaifante à toutes ces quef-
tio n s , tant qu’ on ne verra dans les alkalis rendus cauftiqùes pat
la chaux, que des alkalis fimpiement privés de leur gaz»
D E l ’ A C I D E I G N É , §. X V I I . 2 7 9
le nom d'alkali volatil fluor ou cauftique (160).
Il fe combine, mais fans effervefcence , avec les
différens acides, & forme avec eux des fels ammoniacaux
, qui ne différent en rien de ceux que produit,
avec les mêmes acides, l’alkali volatil concret.
4,0. Avec la terre abforbante qui fert de bafe a la
terre calcaire , l’acide igné conftitue la chaux
vive (161) , qui ne paroît différer des alkalis pro-
(160) Schloffer a remarqué que les alkalis non cauftiques le
devenoient par leur diftillation avec la folution de fel fufible
d’urine ou microcofmique, & que c’étoit à la faveur d une légère
portion de l ’acide phofphorique, dégagée durant la diftil-
lation de ces fubftances, que les alkalis, de non cauftiques
qu’ ils étoient, devenoient cauftiques. V o y ez fes Expériences,
dans le Supplément au Jo u rn a l de Phyfîque pour , l’année 17 78 ,
pages 218 & 219. II y a donc un acide particulier dans les chaux
calcaires & métalliques, puifqu’elles produifent fur ï ’alkali volatil
du fel ammoniac, le même effet que l’acide du fel fufible
d’urine produit fur les alkalis non cauftiques.
(16 1 ) M . de Fourcroy (dans fes Leçons élémentaires d’H if-
toire naturelle & de C himie, in -8 ° , P a r i s , 1 7 8 a ) d it,p a g e 30,
à l’ occafion des précipités vrais & des précipités fa u x , que ceux-
là exiftent lorfque c’eft la fubftance féparée de la combmaifon
qui fe précipite, & que ceux-ci fo n t, au contraire, formés par
la nouvelle combinaifon. » A in f i , a jou te -t-il, la chaux précipitée
» de la félénite p ar l’alkali fixe cauftique, forme un précipité v ra i,
n & c . “ Pour qu’une telle affertion fû t .v r a ie ,il faudroit que la
félénite fût compofée d’ acide vitriolique & de chaux vive »
tandis que c’ eft Y acide igné de l’ alkali cauftique qui , s unifiant à
la terre abforbante de la félénite dans l’inftant de fa décompo
fition , fait paffer cette terre à l’ état de chaux vive , de même
qu’ on régénéreroit la terre calcaire, fi l’ on décompofoit cette
même félénite par de l’alkali non cauftique ou aéré.
Siv