
des graines & des oeufs, comme dans les deux autres:
règnes ; mais cette idée, qui paroît fpécieufe au
premier coup d’oeil, & Amplifier même le plan de
la Nature, n’eft pas mieux fondée que celle de
quelques Penfeurs (19) qui, regardant la forma-
» materies f ît aqua feu liquor a u t fu c c u s , e xiftimavit variis in locis
» contineri paria rerum femina & fpeciatim lapideum, quod liquori
»» im m ijlum , la S is inftar ipfiim coagulet , fpecialemque imprimât
u fo rm am . Heine cry fta llum , adamantem, amethyftum , fimilèfque
»> lapides fie r i, cùm illorum femina limpidum liquorem, cujufmodi
» follim perficere p o jjiin t, nacta f a e rin i, ceeteros però cum femina
»> eorum magis turbidum & obfcurum ; & quoniam liquor tune con-
»» tineri conquiefcereque in cavitate quàdam, & quafi vafe feu
» conceptaçulo debet, inde affici u t pretiojl edam illi lapides ,
n fu n d um habeant crajfum obfcurumque, tum quia conceptaçuluin
»» terreum immundumque u tp lu rim ùm e jl, tum quia quidquid eft in
n liquore crajfum fubfidit,coagulationemque proindè in fundo fa c it
»> hehetiorem. Coeteràm ipfos dum coagulantur diffindr&c multiplicari
*> ut grana fpicæ intra vaginam : fubire autem cryftallum figuram
»» oblongàm hexacdricam,"fmaragdum dodecahedricam , adamantem
»> & rubinum oStahedricam, & ita de a liis ; propter fpeciaiia,
»»femina juxta quoe lapides non minus conftanter regulariter-
»»que quam ftirpes atque animaïia fuarum funt configuratio-
» num. « Gaflendi, in V itti Peirefc. p . 346.
( 19 ) M. de fa Metherie , dans fes Vues fu r . l’organifation api-
maie & v ég é ta le , (P a r is 1,7 8 1 ) dit que les animaux & les végétaux
fo n t produits p a r la criftailifation de leurs femences, &
q u e , par la même force, ils font nourris & prennent Ifaccroilfe-
ment. Journ, de P h y f. mars 1 7 8 1 , p. 236. Vo yez aulii fon M é moire
fu r la Crifta ilifa tio n , dans le même Journal, avril 1781, ,
p . 251. M . Gueneau de Montbelliard n’a pas été fi loin-; mais
il admet dans le règne animal des, générations Jpontanées , qu’ il
regarde comme de fimples.criftalliiàtions de la matière vivante,
V p ye z l’Avertiffement du tome V d e laCo iled ion académique,.
partie étrangère.
poti du foetus & la fécondation des plantes comme
une yraie criftailifation, n’ont pas craint de rabaif-
fer les produirions animales & végétales au niveau
des fimples criftaux.
En vain l’Auteur du livre intitulé De*ta Nature
(20) s’appuie-t-il de l’exemple du criftal de
(2c) Voici la prétendue démonftratipn métephyfique dont
M. Robinet fe fert pour prouver l ’ impoffibilité de la formation
du criftal par la limpie agrégation de fes molécules intégrantes.
»Je p fen ds, d it - il, un morceau de criftal; c’ eft une gerbe
» de quatorze quille s, toutes de la même forme, toutes hexa-
»gones : je dis qu’ il eft impoffible qu’elle fe foit formée’par
»»une addition fucceffive de particules terreufes criftallines. Cha-
» que, aiguille a une figure hexagone régulière : contre une
» figure hexagone il y a une infinité d’autres figures polfibles
»à plus ou moins de côtés & d’angles; voilà déjà l’ infini à
»> parier contre ün que les parties criftallines s’arrangeront fous
»une autre forme. *< (O u i , fi l’on fuppofe que les p a r tie c r iftallines
ne font pas déterminées, par la figure qui leur eft primitivement
inhérente, à s’ajfembler & fe réunir dans un certain ordre
& fous un certain angle.) »» Contre un hexagone régu lier, con-
» tinue M . Robinet, il y a une infinité d’hexagones irréguliers.:
»» voi{à encore l ’infini à parier contre un, qu’ une aiguille de
»cette gerbe n’ aura point la forme qu’ elle prend conftam-
» ment » . ( Auffi n’eft-ilpas vrai que la forme çonftqmment hexagone
du criftal de roche foit conftamment régulière.') »Que fera-
>».ce, ajoute-t-il, fi l ’on fonge que ce criftal eft de quatorze
*> aiguilles femblables ; que tout le criftal des Pyrénées eft en
» quilles hexagones régulières ; qu’on en a tiré des milliers &
»»des milliaffes de miHiaffes d’ aiguilles; qu’on en tirera à l ’in-
| »fini. Voilà donc l’infinitième puifiance de l ’infini à parier
»contre i’exiftence de ces figures hexagones régulières, c’ eft-à-
» dire qu‘elles font de la plus grande impofiibilité imaginable. «
| De la Nature, par J. B. Robinet, tome I , part. 2 , p. 209 8ç
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