
langés, font de couleur grife, blanche (9 4 ) ou
noire. Maigre la fineffe de leur grain , il eÆ aifé
d y reconnoitre les particules luifantes du fpath
qui les compofe (95). Il eft vrai que ces particules
n’obfervent point entre elles la difpofition régulière
qu elles ont dans les criftaux fpathiques en
groupes ou folitaires ; elles font au contraire entrelacées
confufément les unes dans les autres, de
maniéré que les maiTes plus ou moins confidé-
rables qui en réfultent, montrent dans leur caffure
un tiffu plus ou moins grenu, plus ou moins rude
au toucher. L entrelacement des lames ou grains
(94) Tels font la plupart des marbres des Pyrénées, & notamment
Je marbre gris & blanc de Loubie, dans la vallée d’Of-
fau. L Auteur de YEJJai fur la Minéralogie des Pyrénées, dit
qu on y en voit auflï de blanc à grandes écailles , plus dur &
plus tranfparent que celui à petites écailles , qui fuccède aux
couches fchiftenfes du même canton. » On pourroit, ajoute-
« t - i l , 1 employer comme marbre ftatuaire; mais il eft difficile
« de trouver des blocs parfaitement blancs : la couleur eft prefque
» toujours altérée par une petite teinte grife Le beau marbre
« blanc de Loubie eft tranfparent comme célui de C a rra re ....
» Ce que l’on trouve encore de commun entre les marbres de
«L oubie & de Carrare, c’ eft d’être bordés de couches d’ar-
« doifes argileufes. « Pag. 88 & 89.
C95) Cette criftallifation confufe du fpath dans le marbre blanc
peut être très-bien comparée à celle du fucre en pain, qui eft
aux criftaux du fucre candi, ce que le marbre blanc eft au fpath
en criftaux déterminés. On peut dire auffi que la pierre à chaux
groffieré eft en rapport avec le fucre brut ou non raffiné, qui
porte le nom de caflonade.
fpathiques ne permet donc point à ces pierres de fe
divifer en lames ou feuillets, comme les fpaths proprement
dits. Elles fe caffent toutes en fragmens
irréguliers , d’autant plus opaques que l’homogénéité
de la pierre eft moins parfaite. La pefanteur
fpécifique du marbre eft un peu moindre que celle
du enflai cTIflande; mais fa dureté eft plus confi-
dérable que celle de ce fpath. Cette dureté qui rend
les marbres fufceptibles d’un beau poli, ne provient
point du rapprochement de leurs molécules
par déification , comme dans les pierres calcaires
plus^ou moins groifières, formées par le fimple
dépôt de matières non diffoutes ; elle eft le produit
de 1 entrelacement de ces mêmes molécules par
une criftallifation rapide & prefque fimultanée.
Ceux de ces marbres qui donnent des étincelles
avec le briquet, font pour l’ordinaire mélangés de
parties quartzeufes ou pyriteufes, plus ou moins
fenfibles. J’ai vu dans le plus beau marbre blanc
de Carrare, des taches & veine* noirâtres, produites
par une multitude de très-petits criftaux de
fer oâaèdres , attirables à l’aimant & d’une régularité
parfaite. Ils étoient abfolument femblables à
ceux qui fe rencontrent dans les pierres ollairesde
1 île de Corfe & de pluiieurs autres endroits.
Le plus grand nombre des marbres colorés , foit
uniformément dans toute leur maife, foit par veines
ou par taches plus ou moins noxnbreufes, apparte