
172 C o m b i n a i s o n s
s» n’altèrent point la couleur du fîrop violât. 6°.
» L ’alkali volatil fluor ne produit aucune effervef-
» cence avec ce verre ; mais la couleur du mélange
s> efl opaque & d’un blanc de la it , & il ne produit
» aucuns criftaux. 7 0. U n peu de verre fec mis en
» poudre & je té fur du nitre en fu fion , ne produit
» aucune détonnation, mais un peu de fumée affez
» ép a iffe , qui fe dégage avec un petit bruit. S e -
» roit-ce , demande S ch lo ffe r , l’acide du nitre qui
» f e feroit dëbarraffé? S i , comme le penfe Mar-
» graff, a jo u te - t - il, ce fel ou ce verre eft un v é r i-
» table a cid e , on peut demander pourquoi il ne
» rougit pas le firop v iolât, & pourquoi la folution
» d’alkali f ix e , de même que la craie pulvérifée,
» n e fait avec lui aucune èffervefcence (2 3 ) ? »
Mais il y a lieu de croire q u e , durant la fufion ou
la diftiîlation du fel fu fib le , une partie de l ’acide
phofphorique volatilifée paffe avec l’alkali volatil
qu’elle conftitue alkalt volatilfluor, tandis qu une
portion d’alkali volatil refte unie à l ’acide phofphorique
pour former la maffe vitreufe foluble
dans l’eau qui refte au fond de la cornue. C e f t
p o u rq u o i, lors de la diftiîlation du phofphore d’u rine
, outre l’acide phofphorique inflammable , ou
l ’efpèce de phofphore fluide & volatil qui fe de -
(23) Differtation fur le fel fufible d’urine, traduite en fran-
çois dans le Supplément au Journal de Phyfique, 177^ j p . 214 &
fuiv.
D E L’ A C I D E A N I M A L , § . I . 1 7 3 ;
gagé (24), on remarque qu’il paffe aufli de Vhèpar
phofphorique volatil, qui fe décompofe au contaft
de l’air, & couvre l’eau d’une pellicule de phofphore.
Or l’alkali volatil propre à former cet hépar
ne peut provenir que de la portion non volatilifée
lors de la fufion du fel fufible d’urine, & qui conf-
tituoit, avec l’acide phofphorique, le verre foluble
dont nous venons de parler. C ’eftainfiquedel’union
de l’acide phofphorique avec le natron réfulte le
verre infoluble qu’on obtient des matières offeufes.
Figure des Criftaux du fe l microcofmique.
La plupart des Auteurs qui ont parlé des criftallifations
de l’urine, fe font exprimés d’une manière
très-confufe fur la forme des criftaux du fel
natif d’urine ou microcofmique (25). Margraff
(24) Démette, Lettres, vo l. I I , p. 560. Prouft, Journal de
Phyfique', février 1781.
(25) M. Brongniart, premier Apothicaire du R o i, dit avoir
obtenu de l’urine concentrée par la g e lé e , puis à un bain-
marie dont la chaleur n’ excédoit pas 32 degrés de Réaumur,
un fel phofphorique d'urine de couleur rou ife, criftaiiifé en
forme d’oâaèdres tronqués. [Journal de Phyfique, mars I78r
p. 236. M. de Fourcroy dit que les criftaux du fel fufible ou
natif de l ’ urine paroiffent être quelquefois des o&aèdres, & qu’on
l ’obtient dans d’autres circonftances fous la forme de criftaux
rhombmdaux applatis, coupés en blfeau fur les bords, & pofés
obliquement & en recouvrement les uns fur les autres; que la
faveur de ce fel eft fraîche & piquante, & qu’il verdit le firop
de violettes. Leçons élémentaires d’Uifioire naturelle 6* de Chi-
mie, voi. I I , p. 758.