
taux rhomboidaux, font, pour l'ordinaire, raffem-
blées en maffes feuilletées, mamelonnées à leur
furface , & ftriées dans leur caffure. Ce verre de
plomb criftallifé eft connu fous le nom de titharge.
i i°. Quoique la chaux d’étain paroiffe invitri-
fîable au degré de feu qui vitrifie le plomb, & qu’en
confequence elle nuifeà la coupelle ; cependant,
d’après l’expérience de M. Macquer, répétée de-
puispar M. de la Follie, il eft aujourd’hui confiant
qu’une partie de cette chaux prend une; couleur
rougeâtre , & produit un verre tranfparent, couleur
d’hyacinthe, qui fumage l’étain» forfqu’on expofe
ce métal feul dans un creufet à un feu violent &
très long-temps continué. Mais il eft bon d’obfer-
ver qu’il n’y a jamais de vitrifiable que la portion
de cette chaux, qui, privée dû contaâ de l’air,
n’a pu parvenir à l’état de chaux abfolue , parfaitement
blanche ; car, une fois pafleeà ce dernier état
( ou elle eft privée de tout l’acide phofphorique
qui la conftituoit chaux réduâible & proprement
dite ) elle n’eft plus fufceptible de vitrification.
1 2°. Le mercure expofe à l’ailion continuée d’un
feu affez modéré pour ne pas volatilifer ce fluide
métallique, commence parfe changer en une chaux
noire pulvérulente, qui devient d’un tres-beau rouge,
dès que l’acide igné s’y eft introduit. Cette chaux:
de mercure eft connue fous le nom de précipitépew
Je. L e do&eur Déme fte obferve que f i , durant
D E L’ A C I D E I G N É , §. X V I I . 285
l’opération qui la produit, on donne d’abord affez
de feu pour qu’une partie du mercure s’attache
aux parois du matras, » cette portion eft , en quel-
» que forte, diffoute, & même vitrifiée par l’acide
»/igné, puifqu’ellefournit des criftaux quelquefois
» très-réguliers & tranfparens comme des rubis. Ces
» criftaux, dont 1^ forme eft celle d’un cube rec-
» tangle légèrement applati, deviennent opaques
» & brunâtres lorfqu’on les expofe à l’aftionde l’air,
» parce qu’alors ils perdent ( ainfi que le verre d’ar-
» fenic ) une partie de l’acide igné qui les rendoit
» tranfparens (168). «
Ç168) Lettres au doSLeur Bernard, vo!, II, p. 77. C ’ eft ce même
acide igné qui Te dégage, lorfqu’on diltille fans intermède le
mercure précipité p e r fe , le mercure précipité rouge , ie minium,
& c. & qu’on a défigné fous le nom très-impropre d’air déphlo-
gijliqué. On peut v o ir , dans ie même volume des Lettres du
doéteur Démefte que je viens de c ite r , p. 95 & fuiv. comment
ia combinaifon de la terre bafe du mercure avec le Ibufre, connue
fous le nom d’¿thiops minéral, perd fa couleur noire, pour
en prendre une d’ un rouge v i f , à mefure que l’ acide igné
s’y introduit, foit par la voie humide, à l’ aide d’ un foie de lou-
fre cauftique ou faturé d’ acide igné , tel que la liqueur fumante
de Boy le , &c. foit par la voie fèche, en faifant fubir à cet éthiops
des fublimations répétées, qui le portent à l’ état de cinabre parfa
it , que l’ on emploie dans la peinture fous le nom de vermillon.
Ces expériences font un argument fans réplique de la pré-
fençe de l’acide igné, du cauflicum de M e y e r , dans les foies de
foufre cauftiques ou v o la t il, puifqu’on obtient le même produit
par ces foies de foufré qu’ en •employant immédiatement l’ aôion
du feu. Voyez aufB te précis des belles expériences d eM . Wie