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les carrières de grès de ces cantons ; mais comme
les criftaux de ce grès rhomboïdal ne font pas toujours
aufli engagés les uns dans les autres, que le
font ceux du fpath calcaire pur, & qu’on en voit
même de iolitaires de toutes grandeurs ( 15 ) , &
d’une régularité parfaite ( PL IV , fig 46) , on ne
peut douter aujourd’hui quefeparallèlipipède rhomboïdal
ne foit la forme ejfentiellé & primitive du
fpath calcaire, puifqu’il la conferve malgré l’inter-
pofition d’une multitude de petits grains de quartz
dans le grès dont il s’agit. Cette propoiition , loin
d’être démentie par la grande diverfité de formes
qui fe rencontre dans le fpath calcaire, eft au contraire
confirmée par ces variétés mêmes, puifqu’il
n en eft aucune qui ne foit une modification du pa-
rallehpipede rhomboïdal, ainfi que le célèbre Bergman
a déjà tenté de le démontrer pour quelques-
unes d entre elles (14)» & qu’on peut s’en con-
O â ) Voyez d’A g o ty , Règne minéral, Décade I , p l. I , fig.
A B C ; & pl. 3, fig. 7 de la 3e Décade des planches enluminées
de M . Buc’hoz. On voit un groupe de fpath calcaire-pur,
ayant la même forme que ee grè s , repréfenté p l. 34 de la 4e
Décade desplanches coloriées de d’A g o ty .
( 14 ) Voyez fa Differtation de farmis cryflallorum > prafertim
è fpaiho ortis, dans les nouveaux Mémoires de l ’Académie royale
des Sciences d’ü p fa l, vol. 1, 1 7 7 3, ;V 4», p . 150-155 ,-tab. IX,
& dans le fécond tome de les Opufeules chimiques, p. 1 & fuiv.
tab. I. C’ eft d’après cet habile Chimifte que M . l’ abbé Hauy
a cru pouvoir avancer que les criftaux calcaires avoitu tous un
vaincre ici par le rapprochement de toutes celles
qui nous font connues.
Variété 1. Spath calcaire enprifmes hexaèdres ,
terminés par des pyramides trièdres à plans rhom-
bes (P l. IV y fig. 8y).
Prifma hexaedrum fex confions parallelogrammatibus eequalibus i f
fimilibus, atrinque terminatum tribus rhombis in angulum foli-
dum coeuntilus. Talis forma cryftallis nonnullis calcareis com-
petit imprimís vero fchoerlis, undè etiam vqlgo fchoerlacea audit.
Bergm. de form. cryft. Opufc. I I , p. 3 5 ta^* *•
Cette variété eft produite , comme l’a très-bien
obfervé l’habile Chimifte que je viens de citer, par
l’alongement du parallélipipède rhomboïdal primitif
(Pl. IVy fig. /) , parallèlement à la bafe de fes
pyramides à plans rhombes, alternativement op-
pofés fur chaque pyramide. Je poffède deux petits
groupes de fpath calcaire tranfparentqui préfentent
cette variété , auili rare à rencontrer dans le genre
du fpath (x 5) , qu’elle eft commune dans celui des
noyau rhomboïdal entièrement femblable au enflai i ’Iflande , Si
qu’ il eft poffible de mettre à découvert en enlevant par différentes
feétions toute la matière excédente. .Je ferois curieux de
favoir comment ces Meffieurs s’y prendroient pour extraire un
pareil noyau du fpath calcaire muriatique ( ci-après, var. 1 2 ) ,
dont les rhombes font engagés dans un fens directement contraire
à ceux du criftal d’Iflande.
(15^ M. de Bournon, auquel je dois plulîeurs nouvelles variétés
de fpath, poffède une modification de cette variété, dont
il m’a envoyé la defeription fuivante. » Spath calcaire prifma-
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