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fuivant M. Bucquet (297), un feltrès-déliquefeerft,
qui peutfedécompofer comme la plupart des autres
fels marins à bafe terreufe. Ce f i l marin à bafi ar-
gileufi , eft un produit de l’art ; il ife fait en diffol-
vant dans l’acide marin la terre précipitée par un al-
fcali fixe de la diflblution d’argile dans l’eau. M.
Bucquet ne dit point l’avoir obtenu fous forme
criftalline. M. Pelletier me l’a fait voir en fegmens
d’oftaèdres {Pl. I I I , fig. m & '3 ) , & en criftaux
à quatorze facettes, provenans de l’oftaèdre reftan-
gulaire , dont les fix angles folides font plus ou
moins tronqués ( Pl. I I I , fig. 4 & 3).
8°. L’acide marin faturé de la terre qui f ’.ri de bafe
au fpath pefant ou filéniteux, forme un fel neutre
en beaux criftaux non déliquefeens. J’ai de ces crif-
taux obtenus par M. Prouft d’une diffolution de
fpath féléniteux par l’acide marin. On les prendrait
au premier coup d’oeil pour un vrai fpath féléniteux.
Ils font blancs, demi-tranfparens, & leur forme eft
un prifme hexaèdre très-comprimé, qui ne diffère
de celui qu’on voit repréfenté {Pl. III, fig. 7 3 ) ,
qu’en ce que les troncatures des quatres angles folides
fe joignent aux deux extrémités du prifme
fous un angle de 90°. Les bifeaux du prifme & des
fommets font, pour l’ordinaire, fi étroits, qu’on les
diftingue à peine, de manière que ces criftaux ne
(397) Introduñion à l’étude du règne minéral, vol. I ,p. 449»
DE l ’ ÀCIDE MA R IN , §. X X I .
patoiflent être à l’oeil nu que de-fimples lames hexagones
qui proviendraient d’un parallélipipède rectangle
applati, dont deux des angles folides oppofés
auraient été coupés parallèlement à l’une des diagonales.
90. Avant MM. Brandt & Bergman, on croyoit
que les acides limpies, quelque concentrés qu’ils
fuffent, n’attaquoient point l'or en maffe. Cependant
le premier de ces Chimiftes nous a appris que
l’acide nitreux le plus pur difiblvoït une certaine
quantité d’or (298) , Sc M. Bergman a reconnu
que Y acide marin qu’il nomme déphlogijliqué, avoit
auifi la propriété d’en difioudre une partie (299).
M. Sage a obfervé de fon côté, que tout acide marin
qu’on n’autbit point eu la précaution de diftiller
fur du fel marin décrépité , avoit ta propriété de
difioudre une légère quantité d’o r , pourvu que ce
métal eût auparavant été réduit en feuilles minces,
& que l’acide lui fût appliqué bouillant. Il en conclut
que ce'n’eft point par défaut de phlogiftique
que l’acide marin difíbut-l’or, mais feulement parce
qu’il eft uni avec quelque autre acide qui s’en fé-
pare fitôt que l’ondiftillè cet acide marin mélangé,
qui pafloit pour très-pur, fur du fel commun dé-
(298) Voyez les comhinaifbns de l’acide nitreux, ci-deffus,
F- 36a, 9.
(299) Voyez ce-qui en a été dit ei-deffus, p. 133«
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