
produit de l’art ;*car l’alun fe trouve raremênt dans
la Nature à l’état de fel (196) ; mais on le tire par
tangles, trapèzes, &c. que préfentent les criftaux d’alun , proviennent
des différentes feûions de l’ oétaèdre régulier, formé
par des triangles équilatéraux don t, par conféquent, tous les
angles font de 6o°. En e ffe t, fi l'on retranche du grand triangle
A B C QPL y iH ,f ig . 1 ) les petits trianglesfemblables A D E ,
B F G , C H I , il refte un hexagone E D F G IH , dont les
côtés font alternativement grands & p e t it s , comme il s’en
trouve dans les variétés 3., 4 , 5 , 7 & 8. Si la feûion des angles fe
fait en K L , M N , Ô P , il en réfulte un hexagone régulier
K L O P N M , comme on en voit dans les variétés 3 , 6 , 8.
D ’un autre cô té , fi du grand triangle A B C l ’on ôte le petit
triangle femblable B F G , ou B M N , ou B K P , il refie le trapèze
A F G C j Ou A M N C , ou A K P C , & l’ on obferve de
femblables trapèzes dans les variétés 1 , 2 , 6 , 7 , 8. Il eft donc
évident que toutes ces variétés , quelque différentes qu’elles
par-oiflent de l ’o&aèdre au premier coup d’oe il, en font des modifications
très-légères, que nous devons, foit ait mécanifme
caché de la criftallifation, foit aux caufes locales & perturbatrices
qui ont agi fur les criftaux durant tout le tems deleur formation.
Tous les Cbimiftes favent qu’un des moyens les plus
-fiûrs pour obtenir des criftaux complets & réguliers , c’ eft de les
ifoler au moyen d’ un ou de plufieurs fils fufpendus dans la dif-
'folution, afin qu’ ils ne foient point déformés par leur adhérence,
foit aux parois du v a fe , foit aux autres criftaux qui s’y précipitent.
(196) Walleriùs parle d’un alun vierge criftaïlifé ( Minér.
p. 179 ) ; mais il avertit en même temps qu’ il eft très-rare. M.
Ferber (dans fes Lettres fur V Italie') dit qu’ on voit quelquefois
de l ’alun vierge à la furface des terres & pierres argileufes
qu’on expofe aux vapeurs fulfureufes de la Solfatare (JLett. X I ,
p. 260 de la traduûion françoife). Ces aluns vierges, qu’on dit
être en aiguilles plus ou moins déliées, ne font peut-être, ainfi
que le prétendu alun de plume, que des vitriols de mars ou de
*ine en effioreicence.
diyerfes
D E L ’ A C ID E V IT R IO L IQ U E , § . XVIII. 32r
diverfes opérations de plufieurs matières terreufes,
pierreufes ou,pyriteufes,qui contiennent de l’acide
vitriolique, 8fc la terre propre à former ce fel. Les
criftaux d’alun, vus au rfticrofcope au moment où
ils commencent à fe former, ne nous apprennent
rien de plus que ce que nous venons de voir dans
les criftaux plus avancés. Ce font toujours des lames
hexagones (197) , divers fegmens de l’oâaèdre, 8c
fur-tout des pyramides quadrangülaires entières ou
tronquées (198). Ce font ces pyramides que Gui-
lielmini regardoit comme les particules élémentaires
de l’alun (199).
7 0. Si l’on combine l’acide vitriolique avec la terre
abforbante qui fert de bafe à la terre calcaire, aux
fubfiances ojfeufes, 8çc. il en réfulte un fel neutre
très-peu foluble dans l’eau , 8c doué de très-peu
de faveur, qui porte le nom de fèlènite. Ce fe l,
dans la compofition duquel il entre une grande
(19 7 ) V o y ez Cappeller, Prodr. cryftall. tab. I , n° 3 ; & Le-
dermullers, Amuf. microjc. part. I I , p l. 57 & 58.
(198) Cappelfer, ibid. tab. I , n° 4, Cryftalll parvi in pyra-
midem acuati quorum bafis hexagonum ex alumine, Leeuwenh.
Arc. nat. p. 123 ; Cappeller, Prodr. cryft. p. 2 5 , tab. II I, fig. 23.
Cette dernière figure femble plutôt appartenir au tartre vitriolé
qu’à i’alun.
CI99) Aluminis cryflalli figuram referunt, ut plurimum, o8aë-
dricam ; hinc Gulielminus ejus elementares partículas femi-o3aé¿
dricas ejfe contendit, feu pyramides bafes quadratas habentes, qua-
rum bafes fi unianturtoStaedrum effbrmant. Lancif. not. ad Mercati
Jyletallotk. Vatic. p. 56.
Xome I, Part. I. Crijl.falins^ £