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liquefcentes, dont la forme eft inconnue. L’acide
marin réduit en vapeurs,& très-concentré, comme
il l’eft dans le fublimé corrojîf, agit plus efficace*
ment fur l’antimoine & fon régule. On parvient
donc, en diftillant ce dernier fel, foit avec \e régule
d'antimoine ,foit avec Xantimoine cru , à revivifier
ou à minéralifer le mercure du fublimé corrofif,
tandis que l’acide marin très-concentré qui s’en dégage
, s’unit à la terre métallique de l’antimoine,
& forme avec elle une maffe ialine blanche, demi-
tranfparente & déliquefcente, qu’on nomme beurre
tTantimoine. Ce fel eft du nombre de ceux qui font
en même temps criftallifables & déliquefcens ; car,
tout informe qu’il paroît lorfqu’il fort de la diftilla-
tion, fes maffes ne font qu’un affemblage d’une infinité
de petits criftaux, dont la forme n’a cependant
point encore été déterminée. M. de Fourcroy
dit que ce beurre £ antimoine eft fous forme folide,
& qu’il criftallife en parallélipip'edes trhs-gros. Le
beurre d.'antimoine eft affez volatil; mais fes parties
conftituantes font fi foiblement unies , qu’il fuffit
de l’étendre d’une certaine quantité d’eau, pour
en féparer l’antimoine, lequel fe précipite fous la
forme d’une chaux blanche , qu’on a nommée
poudre d.'Algaroth ou mercure de vie.
170. Le bifmuth eft difficilement attaqué par
l’acide marin ; néanmoins, fi cet acide féjourne
Ipng-temps fur ce demi-métal réduit en poudre»
UË L*ÀCÏDE M A R IN , §. X X I . 405
fi en diffoüt ünê certaine quantité, & cette diffo-
ïution évaporée fournit un fe l de bifmuth verdâtre
& déliquefcent, qui criftallife très - difficilement.
L’acide marin s’unit plus facilement au bifmuth
lorfqu’on en verfe dans une diflblution de ce demi-
métal par l’acide nitreux : le précipité qui fe forme
alors eft encore un.vrai fel de bifmuth, auquel on
a donné le nom de bifmuth corné ; mais , fi l’on dif-
tille deux parties de fel ammoniac avec une partie
de chaux de bifmuth* ilfe fublimeun fel avec excès
d’acide, qui, fuivant M. Sage , eft blanc, feuilleté,
tranfparent & déliquefcent. C ’eft un beurre de bifmuth
que l’on peut priver de fon excès d’acide en
le mêlant avec de l’eau i le précipité blanc qui en
réfulte eft parfaitement femblable à celui que l’on
défigne fous le nom de bifmuth corné.
18°. L’acide marin Verfé fur du fine en limaille ,
le diflout très-promptement & avec une chaleur
considérable. Il en dégage, comme du fer, des vapeurs
inflammables, qui ne font autre chofe que
le principe de la métalléité du zinc. Lorfque l’acide
eft faturé, on trouve au fond de la dilfolution un
précipité noir, dont la nature n’a pas encore été bien
confiatée (321 ). La liqueur claire qui fumage,
(321) Cette matière, qu’ on obferVe auffi dans ïa difiblution
du zinc par l’ acide vitrioiique ou par l’acide nitreux, fe dépofe
peu h peu en flocons noirâtres, que les uns ont regardés comme
dü/àa/re , d’autres comme du fe r } & que M . de Laffone croit
C c ij