
à celle qu’on emploie à différens ufages. Tel eft
celui qui fe trouve à la furface de certains murs, en
filets blancs & foyeux* qu’on a nommés falpêtre de
houfifage, par la raifon, fans doute , qu’on fe fert de
balais ou de houffoirs pour le recueillir ; mais l’Inde
& les provinces méridionales de l’Efpagne ont des
nitrières naturelles, ou des terres incultes très-abondantes
en falpêtre. Une portion de ce fel fe montre
à la furface, fous la forme d’une efflorefcence crif-
talline blanche & très-pure (239), tandis qu’une
autre portion eft plus ou moins mélangée de nitre
à bafe terreufe, dont on la débarraffe en leffivant
ces mêmes terres avec des cendres qui, décompo-
fent le nitre à bafe terreufe, & fourniffent à fon
acide la bafe alkaline qui lui convient pour former
du nitre parfait (240). La Nature produit encore
(239) Nitrum nativum cryjlallinum, plus minus■ purum, reperi-
tur in Tartan à , Thibetfub dominio Chinenfi. Wall. Prtef. Syft.
min. vol. I I ; £5' in ASt. Stockh. vol. X X X III, p. 171.
(240)» Il y a des terres où il s’engendre habituellement une
»? affez grande quantité de faîpêtre, & qu’on retire bien criftal-
„ l i f é , & à bafe d’ alkali f ix e , par une fimple le lfiv e , fans att-
» cune addition de cendres ni d’ alkaii fixe. M . le duc de la Ro-
„ chefoucault en a obfervé une. grande quantité de cette efpèce.
„ qui forme une couche épaiffe de plufieurs lignes, à la furface
»? des rochers de craie des environs de la Rocheguyon ; mais
„ Ce qui eft très - remarquable, c’eft que M . La voilie r, qui a
»? vifité ces mêmes rochers, s’eft affuré que le falpêtre ne fe
»? trouve ainfi à bafe d’àlkali fixe que dans le voifinage des en-
v droits habités, tandis que celui que le duc de laRoehe-
DE L’ A CIDE NI T R EÜ X , $. X X . 3^7
une petite quantité de nitre à bafe d’alkali fixe par
la végétation, fur-tout dans les plantes de la famille
des borraginées. La moelle du coronafolis ou trnr-
nefol des jardins eft lï remplie de nitre, qu’elle fufe
fur les charbons ardens comme le nitre même.
2°. L’acide nitreux combiné jufqu’à faturation
parfaite avec l’alkalifixe minéral, forme l’efpèce
de nitre qu’on a très mal-à-propos défignée fous le
nom de nitre cubique, puifque fa forme eft rhom-
boïdale. Il eft vrai qu’on l’appelle encore nitre qua-
drangulairei mais comme lesdéçaèdresprifmatiques
du nitre à bafe d’alkali fixe végétal font auiïi qua-
drangulaires, lorfque les angles, folides n’en font
point tronqués, cette dénomination devient équivoque.
On devrait y fubftituer celle de nitre rhom-
boidal, puifque en effet ce fel criftallife conftam-
ment en parallélipipèdes rhomboïdaux, fouvent
applatis, dont les plans rhombes ont leurs angles
aigus de 8o°, & leurs angles obtus de ioo° (Pl. IV,
fig. 1 ). C’eft fans doute le peu d’obliquité des angles
dans le fel dont il s’agit, qui a fait prendre fes
criftaux pour de vrais cubes (24 1 ), par ceux qui
»foucault a retiré de ces mêmes craies, mais darts des endroits
» éloignés de toute habitation, s’eft trouvé conftamment à bafe
»de terrç calcaire,« Maçquer, DiStïopnaire de Chimie, au mot
Nitre.
(2 4 1 ) Nitrum artiftciale cryftttllis eubkis. Nitrum eubicum.
\Vall. Min. I I ,p . 185. Voyez.dans l ’Introduétion ( ci-defius,
p. î6 ) les conféquences que cet Auteur a tirées de cette pré