
priétés de cet acide. Les efpèces de fels neutres qui
peuvent réfulter de fa combinaifon avec différentes
fubftances , font totalement différehs de ceux que
produit l’union de l’acide vitriolique pur avec les
mêmes fubftances : mais on n’a point encore fuf-
iïfamment examine ces différentes combinaifons ;
on ne connoit guère que les deux ou trois fui-
vantes.
i . L acide fulfureux volatil combiné jufqu’au
point de faturation avec Y alkali fixe végétal, forme
le felfulfureux de Stahl. Ce fel, dit M. Macquer ,
a une faveur beaucoup plus vive & plus marquée
que le tartre vitriolé; il eftaufli plus diffoluble dans
1 eau, & fe criftallife principalement par refroidif-
fement. Ses criftaux font des efpèces dé aiguilles qui
fe joignent par un de leurs bouts les unes aux autres,
& forment des groupes de criftaux en forme d’aigrettes
ou de houppes. Tous ces caraflères indiquent
dans ce fel une foible union de l’acide avec
fa bafe : on ne peut même l’obtenir fous forme
criftalline par l’évaporation infeniible ; car le phlo-
giftique abandonnerait l’acide , & il ne relierait
plus dans l’évaporatoire que du tartre vitriolé ou du
f e l de Glauber, félon l’efpèce d’alkali fixe qu’on aurait
voulu combiner avec l’açide fulfureux (233).
C33B) A l. Bucquet m’ a fait voir de prétendus criftaux de fil
fulfureux de Stahl, femblables à notre variété 6 du tartre v itriolé ,
& d autres prétendus criftaux de fel fulfureux marin, fembiabi.es
DE L’ACIDE SULFUREUX VOLATIL, §. XIX. 34g
20. On peut auiïi, en brûlant du foufre fous un
chapiteau, combiner l’acide fulfureux avec Yalkali
volatil. 'Le J'el ammoniac fulfureux qui réfulte de
cette combinaifon fe montre fur les parois du chapiteau
, en criftaux blancs & tranfparens, mais dont
lapetiteffe n’a pas permis de déterminer la forme.
Leur faveur piquante eft fembîable à celle du fe l
ammoniac fulfureux natif qu’on trouve à la Solfatare,
avec les petits criftaux de réalgar qui portent
le nom de rubine dé arfenic. Lfe fel ammoniac fulfureux
expofé à l’air fec, y effleurit ; mais s’il fe trouve
dans un lieu humide, il y tombe en partie en déli-
quefcence. M. Sage dit qu’on trouve du fel amk
ceux du fel de Glauber; mais ces criftaux ayant été obtenus
par l’évaporation & ie refroidiffement de leurs diiTofutions il ,
n’y a pas lieu de douter què ia petite portion de phiogiftiqUe
qui change i ’acide vitriolique en acide fulfureux, ne fe foit voia-
tiiifée peu à p e u , & qu’ ainfi ii ne foit plus refté dans ia capfuie
qu’ un vrai tartre vitriolé & un vrai fel de Glauber. Voyez fon
Introdu&ion à l’étude du règne minéral, v o i . 'I , p. 387 & 389. Il
n’en eft pas ainfi d’un fel fulfureux de Stahi, qui m’a été donné
par M . Pelletier, élève de M . Darcet. Ce fel , qui eft en prifmes
hexaèdres très-réguliers, terminés par des pyramides hexaèdres
tronquées très-prés de leur bafe (P l. V I , fig. 4 6 ) , a été obtenu
de ia manière fuivante. Pour débarrafler i’acide fulfureux
de i’ éther vitriolique, on eft obligé de ie faturer par un aikaii.
M. Pelletier s’étant fervi d’alkaii fixe végé tai, & ayant iaiffé la
liqueur dans une b outeille, il y trouva, au bout d’un an , les
criftaux que je viens de décrire. Ce fei paroît être un yrai fel
fulfureux de Stahi ; car expofé à l’ air ii fe décompofe ; & même
enverfant deffus de i’acide vitriolique concentré, on en dégage
de l’acide fulfureux très-volatjl.