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un alkali, une Bafe terreufe quelconque, vient à
fe combiner, à l’aide de la diffolution, avec quelque
principe acide, ou propre à faire les fonflions
d’acide, il en réfulte un compofè, 8c fouvent même
un furcompofé, s’il arrive que les acides ou les
bafes fe compliquent 8c fe multiplient, comme on
le voit dans les foies de foufre, les fub fiances métal•
tiques, 8cc. Ce compofé ou furcompofé^ qu’on
nomme f e l , pierre, minéral ou métal, fuivant la
nature différemment modifiée des principes qui
le conffituent, n’eft foluble dans l’eau qu’en raifon
de la quantité plus ou moins grande du principe
aqueux que l’acide a retenu dans l’inftant de fa
çombinaifon. Dans ce cas feul, l’eau entre dans
la compofirion du fe l , comme une des parties
conftituantes, non pas du fel même, quant à l’ef-
fence faline , mais de la forme de fes criftaux.
L’effet immédiat de la criftallifation étant,
comme on l’a vu précédemment, la réunion des
molécules intégrantes ou fimilaires des corps en
maffes polyèdres 8c déterminées, les principales
circonftances de ce phénomène font :
i° . Que ces molécules ont l’admirable propriété
de s’unir plufieurs enfemble, en gardant
entre elles un ordre fymétrique, tel qu’elles forment
des corps réguliers, 8c différemment figurés,
fuivant la nature de chaque fel.
a°. Que cette réunion, (fuivant l’ancien axiome
CorporA
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Corpora non agunt nififint foluta ) ne peut s’opé-
I r e r , fi ces molécules n’ont été préalablement
I difoutes (29 ) 8c féparées les unes des autres par
I rinterpofition d’un fluide (3 6 ).
30. Que .c’efl par l’évaporation, le refroidiffe-
Im e n t , la fouftraâion ou même la çombinaifon
I i m J’entends par ce mot une vraie diffolution, & non un
■mélangé mécanique de molécules .affez légères pour relier
■quelque tems fufpendues dans un fluide avec lequel elles n’ont
Pf1' o u ,point d’ affin« é-. c es dernières ne peuvent jamais
jcriltallifer dans un tel fluide, quoique le célèbre Bergman ait
lavancé le contraire. » Sed non tantum, d it-il, verè foluta in aquâ
I ” iïetermïnatas adquirunt formas, verum etiam, ni fallor, immixta
%<fatis artenuata. Sciticet materiæ , gua aquam refpuunt, in eâdem
b lamen fufpenfie hoerent, f l jufto divifionis grada talem adquifwe-
h nnt reJpcSu maffe amplitudinem, ut fluidi ambientis gravita-
b> tem amuleñtur. Taies moleculæ mutnâ fine dubio gaudent attrac-
tione & neceffariâ mobilitate, cur non cryfiallos dabunt? E t vero
mv viâttur fimillimum pluri&as, terras qu£ in regno occurrunt mine-
rah fymmetricâ & regulari prMitas formâ , M e via coa-
£ V “ Dre form- cryfiallor. p. i5. V o y ez le contraire établi
|áans 1 introduction de îa fécondé partie, qui traite des criftaux
fierreux, amfi qu’à l’article des gemmes, dans le volume fuivant.
'oe t Qu(^ ue. l’eau de tous ïes fluides celui qui four-
ille les criftaîfifations les plus régulières & les plus com~
|>letes, & qu’il paroiffe être celui dont la Nature a fait le plus
■requent ufa g e , cependant le fluide igné, le mercure, les fluides
Wnformes, & généralement tout fluide qui peut tenir fufpen-
fu e s des molécules criftallines , ou du moins leur permettre
§ 7 * «PProcber, font des agens propres à là criftallifation : mais L ÎSm & VIÍftueuX , tels que les eaux mères, les huiles,
I î ^ i f f s & les bitumes, y font les moins propres de tous , &
tionnr^L l ’ t CaUre de kur tenacité’ H géne Pattrac-
■ poehame & réciproque des molécules entre elles.
Tome I. q