
g e n r e I I .
S p a t h c a l c a i r e . o N ne peut douter aujourd’hui quelç fpath calcaire
, quoique infoluble dans 1 eau, ne foit un fel
proprement dit ( i ) , puifque nous régénérons ce
fpath en verfant de l’acide mephitique dans de 1 eau
de chaux (2 ) . Ce fel-pierre réfulte donc de la
combinaifon de l’acide méphitique avec la terre
• iimple ou primitive, que M, Sage a defignee fous
le nom d'abforbante (3). La calcination n’en dégage
l’acide conftituant, qu’enyintroduifantl acide
igné , d’où réfulte un nouveau compofé qui porte
le nom de chaux (4)* Cette chaux , en raifon de
( O Spatkum eft purior pars calcarii à peculiari acido folidata
in rhomhos. Scop oii -, Princip. min, p. 27«
(2 ) V o y e z ies combinaifons de l ’acide méphitiqu e , part. I,
p 270, n° 5. M . Grignon dit avoir o b fe r v é , dans une boute
ille remplie d’ eau acidulé de B u f fa n g c o n fe r v é e pendant quelques
années , un dépôt fpathique rhomhoidal, en petits cri a
bien d iftin fts , qu’ il compare au fpath des ftalaitites des grottes
d’A u x e lle s en Franche-Comté. V o y e z fes Mémoires de P hyftqm,
V. 307 & 398. Si l’ on ne parvient pas à faire du quartx par e
procédé de M . Achard , on obtiendra du moins p a rcep ro c e e
d u fp a th en criftaux plus diftinûs que par la méthode ordinaire.
(3 ) V o y e z c i-d e flu s , p . i o ,n o t e 11 de l ’Introduûion.
(4 ) Vo yez les combinaifons de l’ acide ign é , part. I * P- 379 »
n» 4.
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pacide igné qui s’y rencontre , eft cauftlque &
s’échauffe avec l’eau ; mais, quoiqu’elle s’y diffolve
parfaitement, elle ne peut y criftallifer, comme
fait le plâtre ; ce-n’ëft qu’à mefure que l’acide igné
s’ e n dégage , & que l’acide méphitique vient le
remplacer , que la terre contenue dans la chaux »
criftallife en régénérant \q fpath calcaire (5).
L’eau n’eft nullement effentielle à cette combinaifon
; auiïi n’en retire^t-on point par la diftilla-
tion des fpaths calcaires tranjparens , & très- peu
des fpaths calcaires opaques, dont la forme ejl déterminée.
On en obtient davantage de Xalbâtre & des
fpaths en fialactites | dont la criftallifation eft plus
ou moins opaque, & pour l’ordinaire indéterminée.
Enfin le marbre & les autres pierres calcaires ( qui
appartiennent à la criftallifation confufe), en four-
niffent d’autant plus que leur tiffu eft moins homogène
, plus lâche & plus groffier (6).
Toutes les pierres de ce fécond genre, tranf-
(5 ) Le fpath calcaire n’ efl donc point un fel neutre formé par
la combinaifon de l’acide crayeux avec la ch a u x , comme le définit
M. de F ou rc ro y , puifque cet acide ne peut s’introduire
dans f eau de chaux fans la décompafer. Les alkalis cauftiques
ne décômpofent & ne précipitent point l ’eau de chaux , parce
qu’ ils font eux - mêmes imprégnés d’acide ign é , & privés par
conféquent de la portion d’acide méphitique qui donne aux alkalis
non cauftiques la propriété d’opérer ce précipité.
(6) V o y e z , dans l’ Introduétion, ce qui concerne la tranfpa-
rence des criûaux, p. 47 & fuiv.