
« parés les uns des autres par des couches de marne
»> plus ou moins épaiffes & de différentes couleurs:
» ils font tous très-peu conftans dans leur épaiffeur ;
s» la plupart font ornés de bandes de gypfe criftal-
„ lifé Celui que íes ouvriers nomment le gros
» banc, eft placé vers le milieu de la carrière, &
*> il a environ cinq pieds de haut ; mais il s en faut
de beaucoup qu'il conferve par-tout cette dimen-
v» fion; il perd fouvent jufqu a un pied : cette perte
fe fait toujours aux dépens de lapartie fupérieure ;
>> car fa bafe s’étend fur une ligne droite & horizon-
» taie. Cette bafe eft enrichie d’une large bordure,
» compofée «de cnftaux qui ont quelque reffem-
» blance à de groffes & longues chevilles de bois,
» placées debout a cote les unes des autres. L al-
»> lure de cette bande reffemble on ne peut mieux,
» dans la partie qui tient au gypfe, à celle de ces
eaux rapides & peu profondes , qui roulent fui
p un lit raboteux où il fe trouve de temps en temps
» de gros cailloux qui font de groffes ondes. Auffi
« voit-on çà & là fur cette bordure, des ondes de
a criftaux , fi on peut parler ainfi , qui s’élancent
» d’un pied & même davantage, dans le gypfe qui
» les recouvre. Ce banc eft encore traverfé hon-
« zontalement de plufieurs bandes de criftaux, faits
» & placés comme ceux de la bordure, mais qui
ont toutes une difpofition très-ondoyante.*EHes
p imitent affez bien dans Jeur marche ces raies on-
S é l é n i t e ou G y p s e ; 479
» doyantes qu’on voit fur quelques-unes de nos
>> étoffes. Ces bandes ont différentes largeurs ; il y
a en a qui n’ont qu’un pouce , & il y en a qui en
» ont jufqu’à trois & même plus. Les ouvriers nom-
« ment grignards ces bandes & ces bordures de
» criftaux, & ils donnent le nom de gale aux groffes
» ondes. Tout le refte du banc, c’eft-â-dire, tout
>* ce qui n’eft pas grignard ou gale , eft criftallifa-
» tion confufe (40). Mais établiflbns la différence
» qu’il y a du gypfe groilïer à celui qui eft le pro-
» duit de la criftallifation confufe.
(40) » L a criftallifation confufe, ajoute l’Auteur en n o te ,e ft
» toujours grenue ; mais le grain varie beaucoup en groffeur.
» En cela le gypfe fe comporte comme la craie, qui a auffi fa
» criftallifation confufe, tels que fo n t, par exemple, les marbres,
» fur-tout ceux qu’ on nomme falins. Si on vouloit avoir une
» comparaifon de la matière gypfeufe avec la matière calcaire,
»je dirois qu’ il y a du gypfe groffier ; tel eft celui de la haute
»malle de Montmartre : du gypfe en criflaux confus, tel qu’ eft
'» celui qui fe trouve dans tous les bancs de la baffe carrière :
»du gypfe en criftaux diftinâs ( fo i t déterminés, tels que la fé -
ixlénite décaèdre rhomboïdale. ; fo it indéterminés'), tels que les
«grignards & les criftaux lenticulaires; comme il y a de la craie
! » ou pierre à chaux grojfière, telle qu’eft celle qui fe tire des car-
¡ »rières des environs de Paris ; comme il y a de la craie en criftaux
confus, tel eft le marbre de Carrare & de Paros, &c. •
» comme il y en a enfin en criftaux diftinâs (& déterminés) \
î », tels que le criftal d’ iflande ( o u indéterminés, tels que les
■vfpatks calcaires en crêtes de coq), &c. : & pour compléter fa
i » comparaifon, j ’ajouterois qu’il y a de Y albâtre gypfeux ; telles
L ” ^orit les ftalaâites & congélations gypfeufes qui fe trouvent
î»>furles parois des fentes verticales de certains bancs de g yp fe,
*>( comme il y a de Y albâtre calcaire, & e .)