
la quantité d’eau dont l’acide a ew befoin pour entrer
en combinaifon, & de l’affinité plus ou moins
grande qu’avoient entre eux les principes combinés.
Uacide vitriolique,paï exemple, ne peut diffoudre
le fer & fe combiner avec la terre de ce métal,
qu’après avoir perdu de fa concentration par fon
mélange avec une certaine quantité d’eau. Cette
eau, quoique effentielle à la forme ‘criftalline du
vitriol martial, eft étrangère à la combinaifon de
fes vrais principes conffituans, qui font l’acide & la
terre martiale ; enforte que ce fel peut, en perdant
l’eau de fa criftallifation , paffer de l’état crif-
tallin à l’état pulvérulent, fans être pour cela dé-
compofé.
Mais, s’il eft des combinaifons qui ne peuvent
fe montrer fous une forme criftalline déterminée ,
qu’autant que leur acide eftaffoibliparune certaine
quantité d’eau , il en eft d’autres où l’acide a befoin
au contraire de toute fon énergie , & fouvent du
plus haut degré de concentration pour produire des
criftaux. C ’eft ce qui arrive en effet dans la plupart
des crijlaux pierreux , ainfi que dans le foufre, le
phofphore & leurs furcompofés.
Ces criftaux, lors même qu’ils font formés par
l’intermède du fluide aqueux, n’admettent point
d’eau dans leur compofition ;*car celle qui s’y rencontre
fouvent interpofée, loin d’être effentielle
a la forme de ces criftaux, eft çn partie la caufe
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de leur opacité (3). Tous les crijlaux gemmes , de
même que le crijlal de roche & les criftaux tranfpa-
rens de fpath calcaire, de fpath fujîble & de fpath
pefant ou féléniteux, ne donnent pas une feule
goutte d’eau par la diftillation ; mais on en retire
plus ou moins des fpaths opaques pu enfialaclites,
des marbres, des albâtres, des ^¿olites , jerpentines ,
fchorls , feld-fpaths, &c. Cependant tous ces
criftaux font également infolubles dans l’eau ; il n’y
a que la Jelèriite ou pierre gypfeufe qui y foit foluble ;
mais cette pierre retenant, fuivant Margraff, un
peu plus d’un fixième d’eau comme partie confti-
tuante de fes criftaux , cette eau n’eft point étrangère
à la forme criftalline du gypfe, & n’en trouble
point la tranfparence lorfqu’elle s’y trouve dans des
proportions convenables , & que la criftallifation
s’eft faite avec lenteur. Le gypfe rentre donc à cet
égard dans laclaffe des fels folubles dans une grande
quantité d’eau. . '
Les fpaths calcaire , vitreux & féléniteux régénérés
, que nous voyons réfulter dans nos laboratoires
,1e premier de la combinaifon de l’acide méphitique
avec la terre abforbante (4) ; le fécond, de
la combinaifon de l’acide phofphorique avec cette
( 3) Voyez ce que. j ’ai dit à ce fujet dans l’Introduûion , en
traitant de la tranfparence des criftaux en générai, p. 47 & fuiv.
o(4> Voyez les combinaifons de l’acide méphitique, p. 270, U
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