
l’état de bitume, par la réaftion de quelque acide
fur la matière graffe qu’il contient.
Plufieurs criftaux paroiffent devoir leur infolu-
bilité dans l’eau à une portion de matière graffe
qu’ils ont retenue en criftallifant, ou qui s’y eft
introduite poftérieurement à leur criftallifation.
C ’eft ainfi que les criftaux à'afur de cuivre, obtenus
d’une diflolution de ce métal par l’alkali volatil,
font folubles dans l’eau tant qu’ils confervent
leur belle couleur bleue ; mais lorfqu’ils féjournent
à l’air libre, leur alkali volatil fe diflipe & fe dé-
compofe, & la matière graffe qui réfulte de Cette
décompofition s’uniffant à la terre métallique du
cuivre, lui donne cette belle couleur verte propre
à la malachite; & dans cet état, ces criftaux font
parfaitement infolubles dans l’eau.
martial, dans les fabriques en grand de ce fei, font évaporées
de nouveau avec une partie de première leflive, & autant de
fois que fon prévoit pouvoir en retirer du vitriol : mais il arrive
que pins la leflive eft recuite, & que plus eiie a fubi une ébullition
& une évaporation réitérées , plus le vitriol devient pâle
& les criftaux moins gros. En la faifant couler de defliis le
vitriol qui s’y eft formé, cette leflive moufle beaucoup, & il
' fe forme à fa furface une matière blanchâtre & épaifle, qui,
fuivant l’obfervation de M . Hermann,de Strasbourg, fe fè c h e
lentement i f difficilement à l’a ir , i f q u i, après quelque temps,
je tte des excroijjatices en forme de p e tits champignons ou d’hémi-
fphères couverts de filamens divergens, femblables à certaines \éo-
lites. I l s’en forme de pareilles fu r le vitrio l martial provenant de
cette v i e i l l e l e s s i v e , qui contient un mélange de vitriol de
zinc, dé vitriol martial & d’alun.
On arrête également l’aâion diffolvante de l’air
fur les fubftances métalliques qui perdent le plus
facilement leur phlogiftique, en les couvrant d’un
vernis ou d’une couleur à l’huile, ou en les fur-
chargeant du phlogiftique de quelque corps gras,
qu’on y introduit par le moyen du feu.
Enfin, toute matière graffe étant, comme l’a
démontré M. Sage, une efpèce de phofphore terreux
, fluide ou concret, c’eft-à-dire , une combÎ-
naifon particulière de l’acide élémentaire ou phof-
phorique avec du phlogiftique & de la terre abfor-
bante, elle doit entrer comme principe conftituant
dans la compofition de plufieurs fels ; & c’eft fans
doute à une telle matière graffe ou phlogiftiquée
que plufieurs criftaux falins cités par Henckel (39)
(39) V o y e z fa Pyritologie, pag. 148 & fuiv. de la trad. franç.
Il y rapporte la manière dont il a obtenu, de l ’urine fraîche d’ un
adulte, des criftaux oblongs, prifmatiques, de la grofleur d’un
grain d’avoine dépouillé d e fon enveloppe, terminés également
en pointe de part & d’autre, n’ayant ni g o û t , ni odeur, demi-
tranfparens, combuftibles , mais ne fondant point au feu , craquant
fous les dents comme la félénite, & infolubles dans l ’eau
bouillante. La même expérience fe trouve encore rapportée
plus au long dans fon Traité de l’origine des pierres, p. 433 i f
fuiv. M . Zimmerman, dans fa note fur ce pairage d’H enck eï,
rapporte, dans le plus grand détail, Une expérience qui lui a
aufli procuré des criftaux pierreux, au moyen de la pyrite cui-
vreufe, mife en digeftion dans une folution aikaline. l l id ,p . 434
& fuiv. Le même Henckel affure ( ibid. p. 448) qu’on peut
faire des criftaux pierreux en prenant pour bafe une terre calcaire,
& un fei qui ferve d’intermède pour unir la terre & l’eau,
i f opérer par ce moyen la criftallifation.