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l’autre de fes parties ; j’exprime feulemenf
par ce mot, l’apparence fous laquelle ce
criftal s’offre à nos yeux, & j’emploie une
expreffion très-connue,pour défigneruhe
opération de la Nature qui eft encore pour
nous le myftère le plus impénétrable.
Je n’ignore pas, qu’à l’imitation du célèbre
Bergman, quelques phyficiens s’occupent
aéluellement parmi nous à démontrer
par des figures & des calculs géométriques,
le mécanifme de la conftru&ion
particulière à quelques criftaux qui fe laif-
fent divifer facilement à l’aide d’un infiniment
tranchant : leurs tentatives méritent
certainement d’être encouragéesj mais je
crois qu’avant de chercher à pénétrer le
travail fecret de la Nature dans l’arrangement
très-varié des molécules d’une fubfi
tance crifialline quelconque , il faudroit
commencer par connoître & par étudier
toutes les variétés de formes dont une
même eipèce eft fufceptible, autrement
on s’expofe à donner des théories qui ,
quoique applicables à certaines, variétés ,
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peuvent être fur le champ démenties par
d’autres auxquelles on ne s’attendoit pas*
C ’éft ainfi que M. l’Abbé Hauy, Pro-
feffeur au Collège du Cardinal le Moine,
ayant obfervé que le grenat à vingt-quatre
facettes {PL I V ,fig . zzo), provenoitde
la juxtapofifion de lames rhomboïdales
toujours décroiffantes fur les douze faces
du grenat dodécaèdre à plans rhombes
{P L I V sfig. 106) , s’eft hâté d’en conclure
que ce dernier réfultoit auifi de la
juxtapofition de quatre parallélipipèdes
rhomboïdaux ( P l . I V , f i g . 104*); tandis
que ce même grenat peut tout auiîi bien
réfulter de la juxtapofition de fix o&aèdres
furbaiifés, femblables à celui de la figure
primitive hypothétique des criftaux de-
tain ( PL I I I , fig. £5*). Ce qui paroîtroit
meme favorifer cette dernière conje&ure,
c ’eft que je poffède, en effet, plufieurs
grenats dodécaèdres à plans rhombes ,
dont Jes ftries, loin de préfenter des fuites
de rhombes toujours décroiffans } comme on
en voit fur le grenat à vingt-quatre facet