
lui fert de bafe, 8c qu’il peut être décompofe pat
tous les fels à bafe métallique, en vertu des doubles
affinités.
L ’acide arfenical obtenu par MM. Scheele &
Bergman ( 1 4 0 ) , en déphlogiifiquant la chaux
blanche d’arfenic par l’intermède de l’acide nitreux,
a , lorfqu’il eft très-concentré , la propriété de corroder
le verre de même que l’acide phofphorique
volatil fumant (ci-deffus, §. III), & que l’acide du
fpathfufible (ci-après, §. XV). On obtient ce même
acide arfenical très-concentré , pour peu qu’on
augmente le feu ou qu’on le continue lorfqu’on
décompofe le nitre ammoniacal par la chaux d’arfenic.
En effet, comme l’a très - bien obfervé M.
Pelletier, dans fon Mémoire fur l’acide arfenical
(141) » le fel ammoniac arfenical, réfultant de
cette décompofition ( ci^dejfus, n°. 4 ) , ne tarde
pas lui-même à fe décompofer parce feu trop longtemps
continué. L’alkali volatil fe dégage donc ,
& l’acide arfenical refte au fond de la cornue fous
(140) Suivant ce dernier Chimïfte, » l ’ acide arfenical (q u ’ il
faut bien diftinguer de l’ arfenic blanc, qui contient ce même
acide, mais uni à une grande quantité de phiogiftique, qui le
met en quelque forte en état de fou fre ) »p eu t être réduit à fic -
» cité par la privation de fon eau ; & fi on le préfente ainfi à la
» flamme fur le charbon, il reprend fi rapidement le phiogifti-
» que, qu’il régénère l’ arfenic blanc, & donne une fumée qui a
n l’odeur d’ ail. « Journal de Phyfique, feptembre 17 8 1 , p. 212.
(141) Journal de Phyfique, février 1782, p. 131.
DE L’ ACIDE A RS ENICA L , §. XIV. 259
la forme d’une maffe vitreufe , » qui attaque très»
»> fort cette même cornue, & la ronge au point
» qu’en la prenant, elle fe brife entre les doigts :
j> cette matière vitreufe attire très-fortement l’hu-
» midité, 8c fe réfout en une liqueur très-acide &
« d’une grande denfité, qui rougit les teintures
« bleues végétales, 8c fait une vive effervefcence
« avec les alkalis fixés 8c volatil. «
L’acide arfenical obtenu du deliquium précédent,
étant combiné avec Üalkali fixe végétal, régénère
le fel neutre arfenical de M. Macquer ( ci-deffus ,
n°, 2). Si on le combine avec l’alkali fixe minéral,
il produit un fel femblable à celui qu’on obtient en
décompofant le nitre quadrangulaire ou rhomboï-
dal par la chaux d’arfenic (ci-deffus, n°. 3 ). Enfin ,
avec Valkali volatil, l’effervefcence eft ttès-vive ,
&la liqueur évaporée jufqu’à ce qu’elle puiffe crif-
tallifer, donne un fel en criftaux bien prononcés ,
dont la forme eft à peu près femblable à celle du
nitre rhomboïdal ; mais ils en diffèrent, dit M. Pelletier
, en ce que, fournis à l’aâion du feu dans
une cornue, ils perdent d’abord l’eau dé criftalli-
fation, puis l’alkali volatil, 8c il refte dans la cornue
une maffe vitreufe qui attire fortement l’humidité,
& qui eft l’acide arfenical le plus pur poffible.
50. L ’acide arfenical, faturé de magnéfie, forme
un fe l arfenical de magnéfie, qui ne fe diffout que
très-difficilement dans l’eau ; c’eft pourquoi il fe pré-
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