
Toute la matière , prife en général, étant donc
effentiellement hétérogène, ion homogénéité n’eft
relative qu’aux parties de cette matière qui conviennent
entre elles par la combinaifon des mêmes
principes conftituans, foit que ces principes, hétérogènes
entre eux, foient primitifs ou déjà modifiés
par une combinaifon fubfequente a leur exif-
tence. Or l’union des principes primitifs eft telle
dans Xacide, le phlogiftique , la terre abforbante &
l'eau, qui font nos élémens fecondaires , qu’elle ne
peut être rompue ni diffoute par aucun procédé
connu.
D ’un autre côté , l’union des principes fecondaires
entre eux 8c leurs dérivés, telle, par exemple,
que celle d’un acide avec une bafe aquéufe,
phlogiftique, alkaline ou terreufe, ou bien celle
d’un foufre avec un alkali, 8cc. quoique moins parfaite
que la précédente, eft cependant fi intime,
que leur féparation devient impoflible par tous les
moyens que l’on nomme mécaniques, 8c qu’elle
ne peut être opérée que par les divers degrés d’af-
»> venir l’un dans l'autre. Concluons donc qu’un feul principe
„ne fuffit point pour expliquer cette différence des corps.« Di
l ’Origine du monde, trad. franç. p . 139 6* I40. Walierius penfe
•qu’il ne peut y avoir ni plus ni moins que deux principes des
corps naturels, î’un fixe if p a ffif, l’autre a& if& volatil : il convient
néanmoins que tous les-corps fe réfolvent, par I’anafyfe,,
e n p r i n c i p e terreu x , inflammable, fa lin & aqueux , mais il croit
ces deux derniers converfibles.
finité, ou les rapports plus ou moins grands que
l’expérience a fait trouver entre les principes conf-
■ tituans des corps. Ainfî, tant qu’on n’aura point
I recours à l’analyfe ou décompofition chimique ,
Iles,molécules intégrantes d’un corps quelconque
■ pourront etre attenuees, divifees, difloutes même
Ijufqu’à la plus extrême petiteife, fans ceffer pour,
■cela- d’être homogènes entre elles , püifque leur
■homogénéité réfulte de leur compofition, 8c nul-
■lement de leur agrégation. *
Mais fi l’on a recours a la. décompofition, bien
■ différente diune fimple divifion des parties, qui
"n eft qu une folution de continuité, le nouveau
jcompofé qui en réfultera, de. même que celui
qui exiftoit avant la décompofition , n’eft point
lune agrégation de particules hétérogènes, douées
chacune de la propriété qui les caraâénfe comme
pelles ; c’eft un nouveau mixte, un nouveau corps,
Jqui différé effentiellement, tant par ia figure que
par fes autres propriétés, de chacune des fubf-
pances élémentaires qui le conffituent. Si c’eft,
ar exemple, un fe l neutre, il n’a plus les propriétés
acides ni alkalines, mais celle d’une fubf-,
¡tance faline particulière,. qui n’exiftoit point avant
a combinaifon : dès lors les molécules intégrantes
e ce nouveau fel font homogènes entre elles ,
uoique formées par la réunion de principes vrai-
ent hétérogènes. - ,
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