
roche, pour établir que les criftauxproviennent de
germes, ainfi que les plantes & les animaux : la
forme conftamment hexagone de ce fel-pierre
n’offre rien de plus extraordinaire que celle du
a ï o , édit. d’Amfterd. in-8* 1763. Une réflexion bien fimple
fuffit pour anéantir tout ce beau calcul. Je conviens d’abord
que la forme du criftal de roche eft toujours hexagone , comme
celle du vitriol de mars eft toujours rhomboïdale, & celle de
Yalun oétaèdre. Je prouverai même, lorfqu’ il fera queftion de
cette pierre, que l’angle formé par chaque face du prifme avec
la face qui lui eft con tigu ë , eft conflamment de 120°, de
même que l’inclinaifon des faces de la pyramide fur le prifme,
eft conftamment de 142". Cependant , loin de trouver dans un
même groupe de criftal de roche quatorze aiguilles régulières,
je foutiens qu’ il n’ en exifte peut-être pas une feule qui foit dans
les proportions géométriques d’un hexagone régulier, je veux
dire , qui ait les fix faces de fon prifme d’une égalité parfaite.
II y a p lu s , c’ eft que le criftal de roche n’ eft pas toujours prif-
matique : fa forme la plus lîmple confifte en deux pyramides
hexaèdres à plans triangulaires ifocèles, jointes bafe à bafe fans
aucun prifme intermédiaire ; & quand le prifme s’y rencontre il
varie confidérablement dans fa longueur, fa largeur & les dimen-
fions refpeétives de fes fa c e s , quoique l’inclinaifon refpeûive
de ces mêmes faces n’éprouve d’ailleurs aucune altération.
J’ ajoute que des deux pyramides qui doivent le terminer, il
n 'y en a fouvent qu’ une feule d’apparente,& que très-fouvent
l ’ inégalité des faces de la pyramide eft telle qu’ elle paroît être
trièdre, ou même tronquée de biais. On voit par là combien le
criftal de roche s’ éloigne de cette parfaite régularité qu'on fui
fuppofe. Quant à fa forme conftamment hexagone, il n’eft pas
plus difficile d’en rendre raifon, par l’intime réunion des molécules
fimilaires & déjà figurées qui conftituent fes Criftaùx, qu’ il
ne l’ eft d’ expliquer la figure conftamment cubique du fel marin ,
par l’agrégation des molécules intégrantes effentieHement cubiques
dont il eft compofé.
taftre vitriole, que nous voyons fe produire tous
les jours, dans nos laboratoires, par la fimple
j eombinaifon d’un acide avec un alkali,, par l’inr
termede de 1 eau. Cet Auteur, d’ailleurs très-ingé--
nieux, ne pouvoit plus mal choifirque l’exemple
I de 1 ajlroite & celui de la numifmale, qui font des
r i pétrifications, pour prouver que les pierres ont
I des vaiffeaux fibreux, des glandes miliaires, enfin
I un ^appareil organique propre à fe nourrir & a
I croître par intuffufceptioa, tandis, que rien n’eft
I mieux démontré que l’accroiffement des fubftances
du régne minéral, par la fimple agrégation de leurs
molécules entre elles (21),
La V I E , comme Ta très-bien obfervé le célèbre
Baron de Haller, eft un degré plus haut que la
V É G É T A T IO N , & celle-ci un degré plus haut que
la C R I S T A L L IS A T IO N . « La formation la plus
>* fimple que nous connoiiïions, dit-il, c’eft celle
v> des fe ls , dont la llru&ure reffemble â celle des
1 >» cri fa u x . Dans une folution de fel expofée au
j » frais, il fe fepare de l’eau, malgré fon unifor-
» mite apparente, une multitude de parties angu*
» leufes,, qui, félon la diverfité des fels, forment
(2 1 ) Rejicienda eft opinio eomm qui autumant cryftal/os ver-
getando crefcere i f nutrimentum atmhere quo later.e matrici adhèrent,
ubi enim , quafo, in cryftallis adfunt partes organicce vet
Juccum nutritium vehentes.vel diftendi opta? ubi adfunt pori v e l
tanaliculi per quos nutriri vel augeri poffit, pluntarum i f un i -
nalium inftar,cryftallus ? Scheuehzer, Itin. Alpin, tome II, p. 257-,
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