
4 7 0 S é l é n i t e o u G y p s e .
j\C \ C r i s t a l l i s a t i o n c o n f u s e .
E s p è c e I I I .
( Fait quelque ejfervefcence avec l ’ acide nitreux. )
Pierre à plâtre.
Gypfum. Hill. FofT. arr. p . 4 0 , ord. H.
La criftallifation confufe du gypfe, ainfi que l’a
très-bien obfervé M. Pralon (3 5 ) , eft toujours
grenue ; mais le grain en eft plus ou moins gros ;
ce qui vient fans doute de la précipitation plus ou
moins tumultuaire des molécules gypfeufes imparfaitement
diffoutes , à raifon des matières hétérogènes
qui leur étoient interpofées. La plus grof-
fière de ces pierres, qui porte le nom de bouJîn,eft
un gypfe très-grenu & très-friable, dônt les molécules
n’ont entre elles qu’une adhérence très-foible
par la quantité de marne qui s’y trouve interpolée.
Ce gypfe eft trop impur pour pouvoir fervir à la
confeâion du plâtre. Quant au gypfe moins chargé
de molécules hétérogènes, on endiftingue de deux
à la ftaladite gypfeufe d’ un tiflu fin & fe r ré , qui n’ eft autre
chofe que l ’albâtre gypfeux dont je viens de parler, le nom
trivial de grignard, dont les ouvriers de Montmartre fe fervent
pour défigner les malles de félénïte cunéiforme qui accompagnent
fouvent les bancs de gypfe. Cronftedt cite au même endroit
un gypfe en ftala&ites coniques, de Trapano en Sicile.
( 35) Voyez plus bas fes Obfervations fur les carrières de
Montmartre, p. 479, note 40.
fortes ; l’une eft le gypfe grojjier (36) ou a gros
g r a in s , foit arrondis, foit anguleux , de couleur
grife , fans tranfparence , mais brillans dans leur
caflure, & très-mélangis de molécules argileufes,
mameufes ou crétacées ; l’autre eft le gypfe compacte
(37) , qui fe caffe auffi en môrceaux irréguliers
, mais dont le grain eft fin , très-égal & d’un
blanc mat. Il eft moins rude au toucher que le précédent
, & a toute l’apparence d’une fubftance homogène
; cependant les molécules calcaires ou
marneufes y font feulement plus cachées 8c moins
abondantes que dans le gypfe à gros grains. C ’eft
à ce mélange que la pierre à plâtre doit la petite
effervefcence qu’elle fait avec les acides ; effer-
vefcence qui n’a point lieu dans fes parties tranfpa-
rentes ou non mélangées, ni même dans les albâtres
gypfeux. Ceux-ci ne doivent leur opacité
qu’à la rapidité de leur criftallifation , tandis que la
pierre à plâtre doit la fienne, ainfi que fon peu de
dureté, à l’interpofitiort des molécules hétérogènes
(36) Gypfum arenarium feu gypfum particulis arenaceis mi~
cantibus. W a ll. Min. 1 7 7 2 ,1 , p. 157 , fp. 69. Gypfum parti-
citlisparallelipipedis & globofis concretum. Wall, première édition,
efpèCe 48, p. I ô i . trad. franç. Gypfum ufuale feu particulis are-
naceis micantibus. Linn. Syft. nat. 1768 , p. 45 j n° a. Symplexia«■
Hill. Hift. o f folf. p. 150 , pf. 2.
(37) Gypfum æquabile feu particulis minimis indiftin&is, facie
terreâ. Wall. 17 72 , p. 156, fp. 68. Gypfum argillofum feu particulis
argilliformibus, opctcis. Linn. Syft. nat. 1768, p. 45» n* L
G g iv