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4°. Avec la terre calcaire, ou plutôt avec la terre
abforbante particulière qüi lui fert de baie, l’acide
du fucre forme un fel infoluble dans l’eau, dans
lequel la bafe terreufe eft en excès, puifqu’il verdit
le lîrop de violettes dans lequel on le met en digef-
tion. C ’eft ce fel que M. Bergman nomme affez
improprement chauxfucrée; car, foit qu’on l’obtienne
direftement, en verfant l’acide du fucre fur
du fpath calcaire, foit indirectement, en verfant le
même acide dans une diffolution de nitre calcaire,
ou dans de l ’eau de chaux, l’acide faccharin ne s’unit
à la bafe terreufe qu’on lui préfente, qu’en dégageant
l’acide méphitique du fpath, l’acide nitreux
du nitre calcaire, & l’acide igné de la chaux. Ce
n’eft donc point avec la terre calcaire, c’eft-à-dire
avec le compofé d’acide méphitique & de terre abforbante
qui porte ce nom, ni avec la chaux, c’eft-
à-dire avec le compofé d’acide igné & de terre abforbante
qui feul mérite le nom de chaux, que
l’acide du fucre fe combine ; mais avec l’excès de
terre abforbante particulière qui fervoit de bafe à
l’un ou à l’autre de ces eompofés. Point de criftal-
lifation.
5°. Avec la terre bafe du fpathfêléniteux ou terre
pefante de M. Bergman,l’acide du fucre donne,au
point de faturation , des crifiaux anguleux, tranf-
parens, qui fe dépofent très-promptement, à raifon
de leur peu de folubilité dans l’eau. Ils fê réduifent
d e l ’ a c i d e d u s u c r e , § . V I . 2 0 5
en pouffière opaque quand on les fait bouillir dans
l’eau diftillée : la portion qui refte diffoute fournit
, par le refroidiffement, des crifiaux avec excès
d’acide, dont M. Bergman n’indique point la forme ;
mais il obferve que ce n’eft qu’à la faveur de cet
excès d’acide que cette combinaifon criftallife :
l’eau chaude le lui enlève pour la plus grande partie
; elle lui fait perdre, en conféquence, fa folubilité
; mais elle lui laiffe la quantité d’acide nécef-
faire à la faturation. Ces criftaux ne fe diffolvent
que très-difficilement dans l’efprit de vin. «
6°. L’acide du fucre diffout la magnifie ; il en
réfulte un fel moyen blanc pulvérulent, infoluble
dans l’efprit de vin, à moins qu’il n’y ait excès
d’acide. C’eft la magnifie fucrée de M. Bergman.
70. Avec la terre bafe de Valun, l’acide du fucre
ne donne point de criftaux , mais une maffe jaunâtre
tranfparente, d’une faveur douce & en même
temps aftringente , qui, deflechée , attire l’humidité
de l’air. M. Bergman, qui la nomme argile
fucrée ( 6 0 ) , dit qu’elle rougit la teinture de tour-
(59) Cette dénomination me paroît auffi impropre que celle
de chaux fucrée, ci-deiTus, n° 4 ; car quoique íes argiles c o n tiennent
de la terre alumineufe, & fouvent même de la mdgnéfie
ou terre feilitaienne, i’argile , dans fon plus grand état de pure
té , eft moins une fubftance faline ou terreufe particulière,
qu’un produit du mélange ou de la défunion des différens principes
terreux qui ont fervi de bafe aux criftallifations primitives.
En e ffe t, nous verrons par îa fuite que i’argile eft très-fouvent