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qu’on n’a pu parvenir jufqu’à préfent à faire crif.
tallifer. On verra par ce môyen, d’une part ce qui
eft: connu, de l’autre ce qui refte à découvrir pour
donner au tableau des formes criftallines le degré
de perfedion qu’il doit avoir un jour.
DES ACIDES EN GÉNÉRAL.
L es acides, qu’on n’obtient ordinairement que
fous forme fluide, font les plus Amples de toutes
les fubftances falines. Je dis les plus Amples, parce
que les acides étant des principes fecondaires, il
n’en exifte point qui ne foit déjà combiné avec
quelque molécule aqueufe, phlogiftique ou ter-
reufe, vu l’extrême tendance qu’ont entre eux ces
divers élémens.
II eft vraifemblable que tous les acides dérivent
d’un feul acide, primitif, élémentaire, ou plutôt
d’une certaine combinaifon de premiers principes
inconnus, qui, fuivant qu’elle fe modifle, c’eft-
à-dire qu’elle change de forme & de proportions
dans les divers compofés que nous connoiflons,
prend des qualités & propriétés diverfes, qui ont
fait adopter, pour les déAgner, autant de noms
particuliers, tels que ceux d''acide igné, d'acide
phofphorique animal, végétal & minéral, d’acide
méphitique, aérien ou atmofphértque j diacide arfe-
A c i d e s . 1 0 ^
m nical, enfln diacides vitriolique , nitreux, ma~
■ tin, &c. &c.
1®
Avant d’examiner les combinaifons de ces divers
■acides avec différentes bafes, il eft à propos de les
JeonAdérer chacun en particulier, en commençant Ipar celui qui paroît être le plus univerfellement
répandu dans la Nature, puifqu’il réflde effentiel-
lement dans la lumière & dans l’atmofphère, dans
toutes les fubftances animales & végétales, dans
— [toutes les fubftances métalliques, enfln dans un
■grand nombre d’autres produits du règne minéraLAcide
phofphorique ou univerfel,
! Idacide phofphorique ou de la lumière paroît être
•»celui qui doit porter à jufte titre le nom d’ACIDE
U n iv e r s e l , & donner naiffance à tous les autres
®cides. L’univerfalité de cet acide eft prouvée par
j»es effets de la lumière & du feu ( i ) ; par la dé-
*ompoAtion & la régénération de l’air (2) ; par
■analyfe comparée des différens mixtes des règnes
jlnimal & végétal (3) ; car Vacide animal & Vacide
mégétal ne font autre chofo que l’acide phofpho-
■ CO Voyez ces preuves rafiembJées dans les Lettres du doc-
leu r Démefte au doâeur Bernard, vol. I , lettre V I I I , depuis
® Pa8e 99 jufqu’ à la page 104.
H ( a ) lbid. Lettre IX & X , depuis la page 105 jufqu’à la pagç
■ (3) lbid. m k U . Lettre X L V U h P- 537 & fefe