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quadrangulaires, liftes ou ftriés, dont l’extrémité
eft tronquée de biais (344).
2°. L’amalgame d’argent réuiïit avec la plus
grande facilité, lorfqu’après avoir réduit ce métal
en particules très-fines, on le triture avec du
mercure : mais pour obtenir des criftaux de cet
amalgame , il. faut avoir recours à la chaleur, qui
augmente encore la combinaifon de ces deux matières
métalliques. Cette diffolution d’argent par
le mercure produit alors des criftaux femblables à
ceux de l’amalgame d’o r , c’eft-à-dire des prifmes
quadrangulaires articulés & même branchus , formés
par de très-petits oftaèdres implantés les uns
furies autres (345). La portion d’argent qui a été
réduite en chaux par cette opération, fe montre
à la furface de l’amalgame, fous la forme d’une
poudre noire, qui, calcinée, devient grife, & qui,
(344) M . Sage parle (dans fes Elémens de Minéralogie, vol. II,
p. 38 & 348 ) d’un très-beau morceau d’ or natif de Hongrie, en
prifmes quadrangulaires, les uns fimples & ftriés, les autres articulés
, d’un jaune grifâtre, & fragiles, qu’ il foupçonne avoir
été produits par un amalgame naturel d’or & de mercure. Ce morceau,
qui éft fans gangue, eft actuellement dans le cabinet du Roi.
(345) J’ai v u , dans la collection de minéraux de M . le.comte
d'A n giv ille r, un amalgame natif d’argent & de mercure, trouvé
dans le filon de la Caroline , à Mufchel-Landsberg, dans le duché
de D eux-Ponts. Cet amalgame, qui adhère à une gangue ferru-
gineufe mêlée de cinabre, eft fous la forme d’un criftal affez gros
& très-régulier, dont les fix angles folides & les bords font tronqués
QPl. I l I , fig. 8). II eft aujourd’ hui dans le cabinet du Roi.
expofée à ùn feu violent, produit un verre d'argent
jaune & tranfparent, dont la furface eft de couleur
grife.
Si l’on verfe à plufieurs reprifes du mercure dans
une folution d’argent par l’acide nitreux précipité,
etendue d eau diftillee , on obtient un amalgame
d’argent parla voie humide, très-connu fous le
nom d'arbre de Diane. Cette çriftallifation qui pa-
roiffoit autrefois très-merveilleufe, parce que les
autres étoient moins connues, offre, ainfi que les
précédentes, des prifmes quadrangulaires, tantôt
articules, compofés d’oélaèdres implantés les uns
fur les autres, tantôt fimpl.es & très-éclatans, terminés
par des pyramides quadrangulaires, dont les
plans répondentà ceux du prifme (Pl. I I I , fig. 23
Cette dernière forme dérive auifi de l’oftaèdre
reftangle , dont les deux pyramides font ici fépa-
rées par un prifme intermédiaire très-long & fou-
vent très-délié, ainfi que nous l’avons déjà remarqué
dans les criftaux de fel ammoniac (346). On
voit par la que la forme criftalline des métaux
parfaits par l’amalgame , eft au fond la même que
celle que ces mêmes métaux préfentent dans leur
état natif (347) , & lors même que nous les ob-
( 346) Vo yez les combinaifons de l’acide marin, e i-d e ffu s ,
P. 382, n° 3.
(347), V o y e z , dans la 3e partie, la çriftallifation de l’or & de
»argent natifs, ou à l'état métallique.
D d iij