
font connus fous le nom d’huile de chaux (292).
Les eaux de la mer 8c des fontaines falées en tiennent
toujours en diffolution ; c’eft peut-être la portion
de f i l marin à bafe calcaire, que le fel commun
retieht en criftallifant, qui rend ce dernier
fufceptible d’attirer l’humidité de l’air; mais on peut
débarraffer le fel marin de cette portion de fel à
bafe terreufe qui lui eft étrangère, en le diffolvant
dans de l’eau très-pure, puis en y verfant une diffo-
lution de criftaux de foude.
50. L’acide marin faturé député terre abforbante,
telle que celle qu’on obtient des fubftances offeufes
après des calcinations 8c lotions répétées, forme
un fel neutre moins déliquefcent que le précédent.
M. Sage (293) dit en avoir trouvé dans la leffive
des platras ; mais il n’a point déterminé la forme
de fes criftaux.
6°. La diffolution de magnifie par l’acide marin,
(292) L e dodeur Démefte obferve que Y huile de chaux préfente
un phénomène affez particulier : c’ eft la naiffance inftan-
tanée d’ un corps folide par l’ union de deux fluides; « ca r, dit-
» il en ajoutant à l’ huile de chaux une certaine quantité d’huile
»> de tartre par ‘défaillance, bientôt le fel marin à bafe calcaire
„ eft décompofé ; fon acide s’unit & fe combine avec l’alkalifixe
,, végétal ; & comme il n’ y a pas affez d’ eau pour tenir en dif-
» foiution le fel fébrifuge qui fe produit a lo r s , le réfultat du
» mélange eft un coagulum blanc affez fo lid e , compofé de fel
« marin régénéré (c’ eft-à-dire ce même fel fébrifuge) & dç terré
»»calcaire.«« Lettres fur la Minéralogie, vo l. I , p. 68.
(293) Elémens de Minéralogie, vol. I» p. 9°*
D E L’ A C I D E MA R I N, §. X X I . 387
eft, fuivant M. Bergman (294), d’une faveur très*
amère. On ne peut la réduire en criftaux, qu’en
l’expofant fubitement à un grand froid, après l’avoir
concentrée par le feu autant qu’il eft poffible ; en*
core les petites aiguilles (295) qui commencent à
fe former, font-elles bientôt reprifes par l’humidité
del’atmofphère ;cependantM. deMorveauditque,
fuivant les belles expériences que M. Quatremere
d’Isjonval lui a communiquées, la terre de magnifie
donne, même avec les acides nitreux 8c marin ,
des fiels en beaux crifiaux non diliquefcens (296) ;
ce qui contredit formellement l’affertion de M.
Bergman. Au refte il eft bon d’avertir qu’on a longtemps
confondu le fiel marin à bafe de magnifie avec
les autres fels à bafe terreufe, qu’on dëiignoit fous
le nom d’huile de chaux.
70. Avec la terre argileufie, l’acide marin forme ,
(294) Differtation fur la magnéfie, vo l. I de fes Opufiules,
page 410.
(295) Ces aiguilles font des prifmes tétraèdres reStangulaires &
comprimés fort alongés, ainfi que je l'ai obfervé dans une criftal-
lifatron de ce fei obtenue par M . Pelletier, en fuivant le procédé
de M. Bergman.
(296) Voyez le Journal de Phyfique du mois de mars 17 8 1 ,
p. 226. On lit, dans une note du même Journal, novembre 1781,
P- 391 : ” La diffolution de magnéfie pure par l’acide marin,
’ ’ donne un fel criflallifé en rhombes & non déliquefcent.L ’expé-
’> rience en a été faite publiquement au dernier cours de l ’Aca-
” démie de D ijo n , fuivant le procédé communiqué par M . Qua-
»tremête d’Isjonval.««
B b i j