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C o m b i n a i s o n s d e l ’ a c i d e p h o s p h o r iq u e
V O L A T IL OB TENU PAR L A DÉFLAGRATION
DU PHOSPHORE.
Cet acide rendu volatil par fon union légère
avec le phlogiftique, a une odeur à peu près fem-
blable à celle de l’acide marin, & a la propriété
particulière & très-diftinâive de corroder le verre.
Cet acide étant combiné avec les alkalis & les
terres, forme, fuivant M. Sage, des fels gélatineux
qui effleuriffent à l’air * & qui ne paroiffent point
fufceptibles de criftallifation.
Je ne fais donc s’il eft à propos de placer ici les
combinaifons de l’acide qu’on obtient en brûlant
le phofphore à la manière de Margraff, & que ce
Chimifte a rapportées dans fa Dijfertation fur le
phofphore folide (36). Quoi qu’il en foit, voici à
quoi fe réduifent ces combinaifons.
i° . L'alkali fixe du tartre eft fubitement faifi par
cet acide. Après la faturation & l’évaporation, des
criflaux fe forment ; mais ce Chimifte n’en détermine
point la figure (37).
(36) Voyez le vol. I de la traduftionfrançoife de fes Opufcules,
page 13 & fuiv. & Jes Mifcellanea Berolinenfia, pour l’ année 174°»
tome V I , p. 54-64.
(37) Suivant M. Lavoifier, l’acide obtenu par la déflagration
du phofphore forme , avec Valkali fixe m in é ra l, un fel d’une
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a0. Le même acide phofphorique éprouve une
effervefcence affez forte avec l’alkali volatil ; &
quand on fait fuccéder, d’une manière convenable,
| à la faturation l’évaporation & la criftallifation, on
obtient des criftaux oblongs & terminés en pointes.
C’eft tout ce que Margraff nous en apprend (38).
30. La folution de fe l ammoniac fixe (39) n’eft
point précipitée par cet acide.
40. Avec la folution d'or, cet acide fe mêle bien
I au commencement fans la troubler ; mais lorfque
I ce mélange a duré quelque temps, il tombe au
I fond une très-petite quantité d’or fous forme brillante.
C ’eft fans doute à raifon de la petite portion
de phlogiftique dont cet acide étoit chargé, qu’une
petite quantité d’or eft ici revivifiée.
I faveur agréable, analogue à la faveur du fel marin : mais ce fel
I ne, criftallife p o in t, & fe réduit, par l’évaporation, en une ma-
I tière gommeufe, filante comme de la térébenthine, & déliquefi
I cente.
(38) Le fe l ammoniacalphofpkoriqne, formé par la combinaifort
I de l’acide du phofphore brûlé & de l’alkali vola til, donne,
I fuivant M. Lavoifier , par le refroidiffement, des criftaux qui
ont quelque rapport avec ceux de l'alun.
(39) Si l’ on fait bouillir avec Veau Je réftdu ,de la dîftillatîon
I d’une partie de fel ammoniac & de tfoié parties de chaux v iv e ,
I on obtient un fel qu’on nomme affez improprement fe l ammor
I ni ac fixe. »H prend, dit M . Spielmann, la forme dé petits crif-
* ” taux qui fe décompofent par l’alkali fix e , les acides vitrioli—
” què, nitreux & marin. Il tombe en deliquium k l’air, & fait
» l’ huile de chaux. L ’efprit de vin le diffout. <« Infîit. de Chim^
v.ol. I , p . 484.
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