eft, ainfi que dans le criftal de roche, un dodécaèdre
à plans triangulaires ifocèles (Pl. V I , fig. /),
l’angle aigu des triangles ifocèles n’eft que de 36°,
l’angle du fommet des pyramides de 70% l’angle
formé par la rencontre des bafes des mêmes pyramides
de i io ° , & conféquemment -l’angle d’incidence
des faces de chaque pyramide furie prifme
intermédiaire (Pl. V I , fig. 2 , 6\ /o * ' f) de 145°)'
c’eft-à-dire l’angle droit, plus l’inclinaifon primitive
des faces de la pyramide, qui eft de 5 50.
Ce petit nombre d’exemples fuffit pour démontrer
que , dans les criftaux , l’inclinaifon refpeâive
des faces entre elles eft vraiment caraolérifiique,
puifqu’elle eft toujours la même dans chaque
efpèce, fans que les dimenfions refpeâives & très-
variables des faces entre elles, les nouveaux angles
produits par les troncatures (4 8 ) , & la multi-
(48) Ü eft bon d’ obferver ici que les nouvelles faces, produites
par les troncatures, s’ accroiffent fouvent aux dépens des
faces, primitives, au point que celles-ci deviennent alors linéaires
ou fort étroites, & qu’ elles difparoilTentmême tout-à-fait. Dans
ce dernier cas, réfultant de la fuperpofition de molécules criftal-
lines toujours ddcroilfantes jufqu’ au dernier degré de p etitelfe, la
forme criftalline primitive difparoît pour faire place à fon inverfe.
On verra dans le cours de cet ouvrage des exemples multipliés
de ces nouvelles faces & de ces nouveaux angles,produits par
l ’ agrégation en fens contraire des mêmes molécules criftallines.
C ’ eft ainfi que l’ octaèdre alumiuiforme eft l’ inverfe du cube dans
la galène, les marcaffites, &c. ; que dans ces mêmes marcaffites
Yicofaèdre à plans triangulaires eft l’inverfe du dodécaèdre à plans
I N T R O D U C T I O N . 73 I plicité même de ces troncatures ou facettes fubor-
I données, puiffe y apporter aucun changement(49).
Il importe d’autant plus de diftinguer, dans le?
1 çriftaux des fels, les formes primitives de celles qui
■ ne font que fecondaires ou fubordonnèes , que le
I changement des premières fuppofe néceffairement
I une différence de combinaifon dans les molécules
I [intégrantes, & par conféquent des propriétés dif-
I [férentes dans les fels ou criftaux produits par leur
¡agrégation. La forme effentielle ou primitive d’un
[fel ou d’un criftal change donc non - feulement
toutes les fois qu’un même acide fe combine avec
une bafe différente, mais encore toutes les fois
■qu’une même bafe eft faturée par un acide diffé-
■rent (50). Il y a plus, c’eft que la combinaifon
■de deux principes hétérogènes pouvant être ou
■pentagones ; que le grenat à vingt-quatre facettes trapézoïdales
■n’eft qu’une très-légère modification du grenat dodécaèdre à
¡plans rhombes ; que le fpath calcaire lenticulaire à pyramides
Utrièdres obtufes, de même que le pyramidal à double pyramide
Whexaèdre aiguë, ne font qu’ une agrégation différente des parai-
Wlélipipèdes rhomboïdaux du criftal d’Ifiande, & c. &c.
I (49) La forme criftalline extérieure eft donc caraûériftique,
■quoi qu’en dife le célèbre Bergman , q u i, trompé par cette in-
■conftance apparente de la figure des criftaux d’une mêmefubf-
jtancc, s’écrie : » Si igitur h a c , inter externas notas fine dubio
principalis, adeà eft lubrica, quid valebunt reliqute? & quo fuc-
i K ’ ttffu talibus totam Mineralogiam fuperftruere licebit? « De for-
Jwiis cryftallorum, Opufc. II. p. 10. ,
I (50) Voyez ci-deffus, note 27.