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combinaifon de cet acide avec une bafe quelconque
fera d’autant plus forte, que la fimplicité
& conféquemment l’afïinité des principes fera plus
grande, & leur faturation plus parfaite. Aufli dans
le diamant, la plus dure de toutes les pierres, les
principes conftituans approchent-ils tellement ds
l’état de fimplicité, que le feu les volatilife à travers
les pores de la porcelaine, fans qu’il en refie le
moindre veflige. Dans les autres crijlaux gemmes »
les principes conftituans approchent moins de cet
état de fimplicité primitive : leur combinaifon eft
néanmoins fi intime, que ces pierres ne cèdent
en dureté qu’au diamant, & réfiftent généralement
, quand elles font pures, à l’aâion du feu
le plus violent.
On en peut dire autant du quart { ou crïjlal de
roche pur : l’acide qui entre dans fa compofition
n’eft pas moins intimement combiné que celui
des criftaux gemmes ; mais la moindre pefanteur
& la moindre dureté fpécifiques de cette pierre,
indiquent affez que fon acide s’éloigne un peu de
la fimplicité de l’acide primitif, le plus pefant de
tous. Cet acide primitif, plus ou moins modifié,
& combiné en différentes proportions avec un
principe terreux plus grofïier que celui des gemmes,
donne naiffance aux différens fpaths, dont la
pefanteur & la dureté font déterminées par les proportions
relatives qui exiftent entre l’acide primi-
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tif, fimple ou modifié, & la terre plus ou moins *
compofée qui lui fert de bafe.
Si des criftaux pierreux nous paffons aux criftaux
métalliques, nous reconnoîtrons que dans
ceux-ci la dureté ne dépend pas feulement de
l’intime combinaifon d’une terre particulière avec
le principe métallifant, puifque l’or, où cette combinaifon
eft très-intime 8c très-parfaite, eft beaucoup
moins dur que le fe r , dont les molécules
terreufes n’ont qu’une adhérence très-foible avec
te principe de la métalléitë : mais fi l’on en juge
par la dureté que la trempe donne à Y acier, il y
a lieu de préfumer que la dureté d’un métal eft
en raifon de la quantité de phlogiftique dont fes
molécules intégrantes peuvent fe charger au-delà
■de ce qui eft néceffaire à la combinaifon métallique.
Ces notions générales font, je crois , fuffi-
fantes pour établir que la dureté particulière à toute
fubftànce criftallifée, loin de lui être accidentelle ,
lui eft, au contraire, aufli effentielle que fa pefanteur
& fa forme ; qu’elle eft également fpécifi-
que (41) ; en un mot, qu’elle ne dépend pas,
(4 1 ) II eft vrai que M. Monnet parie d'un » quarts tendre crif-
yn tallifé pyramidalement ou en aiguilles plus ou moins dures, dont
1” ul,e variété criflallife cubiquement ou en carré-long, & qui fe
| divife en parties cubiques ajfeç facilement. << Nouveau fyftême de
iMinéralogie, 1 7 7 9 , p. 224. Mais il eft aifé de voir que ce Mi