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confidérablede terre martiale, que l’albâtre calcaire
doit la variété de fes couleurs, & même la fineffe
de fon grain ; car on ne diftingue point dans fa caf-
fure le tiflu lamelleux des ilalaâites purement fpa-
thiques. Celui qu’on nomme oriental, eft fufceptible
d’un très-beau poli, fouvent égal à celui du jafpe,
quoique la dureté de l’albâtre n’égale pas même
çelle du marbre blanc (84) •
l ’ albâtre calcaire. 2°. Que cet albâtre calcaire ne doit point être
confondu avec *Ies marbres, pour Iaifler, à fon exclufion, le
nom d’ albâtre à une fubftance gypfeufe, ainfi que i ’ont fait tous
les Naturaiiftes du Nord. 30. Qu’ il y a autant d’ efpèces d’ albâtres
qu’ il y a de pierres tendres fufceptibles de former des dépôts
par couches ondulées, & qu’ ainfi nous avons de Valbâtre gyp-
fe u x , de Valbâtre calcaire , de l ’albâtre pefant, de {[albâtre vitreux
, & même de l’ albâtre léolitique. Qu’ enfin tous ees albâtres
ne font que des matièresgypfeufes ou fpathiques quelconques,
plus ou moins mélangées de particules hétérogènes , & qui,par
ce mélange , joint à la rapidité de leur concrétion, n’ ont pu
parvenir à la tranfparence ainfi qu’à la forme criftalline régulière
& déterminée qui leur font propres dans l’état de parfaite
homogénéité.
(84) Les ftalaétices & dépôts d’ albâtre décrits dans le Catalogue
de M . Davila (a rt. 12 7 , p. 93 du 2e v o lum e ) , & qui
{pnt aujourd’hui partie de ma co iled io n , ne peuvent Iaifler aucun
doute fur l’ origine de l ’albâtre calcaire. J’ai depuis fait i’ac-
quifition d’une tête humaine, à laquelle manque une portion
du crâne & de la mâchoire inférieure , mais dont tout le refte
eft revêtu d’une incruftarion d’ albâtre oriental de cinq à fix lignes
d’épailfeur : cet albâtre a prjg le plus beau poli. Dans les endroits
que la fraéture laifTe à découvert, on vo it que les os n’ont point
changé de nature. J’ignore où a été trouvé ce morceau, qui eft
Si les molécules fpathiques éprouvent, au moment
de leur agrégation , un mouvement circulaire
ou de rotation fur elles-mêmes , il en réfulte
des maffes globuleufes, tantôt rayonnées du centre
à la circonférence , & fouvent hérifféds par les extrémités
des aiguilles pyramidales qui les compo-
fent (8 5) , tantôt lifTes & formées par Couches concentriques
plus ou moins épaiffes (86). Ces dernières
, de même que les tufs & incrujlations calcaires
, font communes dans les eaux thermales, &
dans le voilinagedes fources qui tiennent beaucoup
de terre calcaire en diffolution (87). Ces concrédes
plus rares. II eft repréfenté figure 1 & 2 , p lan ch e IV ,3 eD é cade
de la première Centurie des Planches enluminées & non
enluminées de M . Buc’hoz.
(85) Spathum cryjlallifatum globofum. Wall. Min. 17725p. 143.
Spathumfiguratum globofum, globis minoribus fpatho capillari albo
obductis. Litoph. Born. I I , p. 81. — fguratam fubglobofum album
opacum. Ibid. I , p. 9. — globis albis folitariis. Ibid. Pommes
criftaüines ,-ou boules criftallifées fpatheufes raffemblées en
malfes ou ifolées. Davila, Catal. I I , p. 63. Spath calcaire pyramidal
à criftaux divergens raifemblés en boules. Forfî. Catal.
1780, p. 26, n° 185. Autre en globules ovoïdes. Ibid. n° 186.
(86) Ammite , p ifolite, oolite. Sage, Elém. de Min. I ,p . 152.
Tufs calcaires. Démefte, Lettres, v o l .I ,p . 308. Stalactites glo-
bulofus albus, globis feparatis. Litoph. Born. I , p. 11. — globis
aggregatis. Ibid. — globis oblongis fuperficie fcabrâ. Ibid. Bézoard
minéral. Boccone, Obferv. nat. p. 238. Oolites & dragées de
Tivoli. Davila, Catal. p. 78 & 79. Pifolites. Ibid. p. 84.
(87) Tels, font les bains de S. Philippe près de Radicofani
en Tofcane, devenus célèbres par l ’application ingénieufe qu’ a
N n ij