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tions globuleufes, ovoïdes ou plus où moins arrondies
, ont reçu une multitude de noms , tirés
des objets auxquels on les a comparées ; tels font
ceux de béyoard minéral, de dragées de Tivoli,
ÿ annuités, d'oolites, orobites, méconites, cenckritest
&c. On les trouve tantôt ifolées, tantôt réunies par
un ciment calcaire en mafles plus ou moins confi-
dérables. La dureté de ces mafles varie, au point
que les unes ne peuvent être coniîdérées que
comme des tufs plus ou moins friables, tandis que
les autres forment des pierres afîez compaâes &
même de vrais marbres , fuivant la diflolution plus
ou moins parfaite, & la tendance plus ou moins
grande qu’avoit dès-lors à criftallifer le ciment calcaire
qui s’y rencontre interpofé.
t Enfin un fluide chargé de molécules calcaires ,
plus ou moins diiToutes ou mélangées , peut s’infu
faire îe doéteur Vegny de fa propriété incruftante de ces eaux
à la produdion de très-beaux bas-reliefs, aujourd’hui connus
de toute l’Europe. Ces bas-reliefs font un véritable albâtre d’une
blancheur parfaite, & par couches onduleufes très-fenfibles dans
la partie qui n’étoit point en contad avec le moule. Ils nous
offrent un nouvel exemple de la formation de certaines pierres
opaques, par une criftallifation rapide ou trop accélérée. Voyez
fur cet établiffement du dodeur V e g n y , la Traduction des Lttttres
de M. Ferber fur l ’ Italie, par M. le baron de Dietrich, p. 373 ;
les Lettres du doSteur Démefte, vol. I , p. 287 & fuiv. ; & la D e s cription
abrégée de la Manufacture de bas-reliefs en albâtre factice
des bains de S. Philippe, par M . le chevalier Latapie, Journal
dePhyfique, juin 1776.
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troduire dans une cavité quelconque, la remplir &
y dépofer des criftaux*fpathiques plus ou moins
réguliers, qui tapifîeront les parois de cette cavité ;
il en réfulte alors ce qu’on appelle une géode calcaire
(88) , dont la croûte plus ou moins groflïère,
n’offre â l’extérieur rien de déterminé : mais, pour
que cette croûte foit vifible à l’e&térieur ou dans
fa partie convexe , il faut que la matière dans laquelle
la géode a pris naifîance, n’ait pu contraâer
aucune adhérence avec les parois de cette géode,
comme il arrive en effet à celles de ces géodes que
nous rencontrons dans l’argile, la marne , &c.
Ceci me conduit à parler de certaines pierres
calcaires ou marneufes de couleur grife ou cendrée,
qui, à l’extérieur, ont la forme de fphéroïdes
applatis de quinze à vingt pouces de diamètre, fur
cinq à fix d’épaifîeur vers le centre , & deux à trois
vers les bords. Ces mafles fphéroïdales, auxquelles
on adonné le nom de IndusHelmontii (dez ou jeux
de Van-Helmont) , ne font point un produit de la
• (88) Géodes calcaires. Sage, Eldm. de Min. vol. I , p. 153.
Démefte, Lettres, vol. I , p. 3 17 , var. 4. Ætites marmoreus ,
embryouibusfixi.s cryftallinis natri hyodontis. Linn. Syft. nat. 1768 ,
p. 179, n°4. Pomuni cryflallinum. Muf. Telf. p. 80, n° 4 ; A d .
Stockh. 1740 , tab. I I , fig. i.8. Spatkum druftcum concretum,
Cronft. Min. §. 1.1. Boules fpatheufes criftallifées en dedans.
Davila, Catal.ll,]). 6 5 .Portion d’une géode calcaire, donc l’intérieur
eft tapiffé de criftauxde fpath. Forft. Catal, 17 8 0 ,p. 1.2,
n’ 78, >'
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