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une grande violence ; mais il corrode & calcine
plutôt ce métal que de le diffoudre réellement. Il
ne fait que s’emparer de ion phlogiftique » au point
que l’étain fe trouve bientôt réduit en une chaux
blanche, infoluble 8c irréduâible , qui fe précipite
au fond du vafe. M. Bucquet dit qu’on parvient
néanmoins à obtenir un nitre d’¿tain, en ne mettant
que très-peu de métal dans un acide nitreux etendu
de beaucoup d’eau. Il eft vrai qu’une bonne partie
de l’étain fe précipite à l’état de chaux ; mais la liqueur,
après avoir ete decantee , fournit, par évaporation
, un fel qui attire iingulièrement l’humidité •
de l ’air (2 6 2 ) .
14.0. Quoique le plomb fe diffolve très-bien dans
l’acide nitreux, la diffolution s’opère plus promptement
quand elle eft aidee par la chaleur* Le fel
neutre qu’on obtient alors pâr refroidiffement, eft
un nitre, de plomb ou de faturne, qui criftallife en
oâaèdres aluminiformes {PL III,fig. i -5 8c ibid.
fig. 8 ) , mais qui ne préfente fouvent que des feg-
mens plus ou moins avancés 8c plus ou moins tronqués
del’oâaèdre ( PL I I I , f ig‘ 10-1S). Ce font
ces fegmens que M. Rouelle 1 aine, dans fon Mémoire
fur les fels neutres, 4» dit être des hexagones
» applatis, dont trois côtés oppofés ( il falloit dire
y, alternes ) font plus grands que les trois autres «•
(362) Introduâion à l’étude du régne minéral, vol. II, p.aor.
Ce
DE L’ ACIDE N I T R E U X , §. X X . 369
Ce font en effet des pyramides tronquées ; mais,
quoique les fegmens de ces pyramides foient le plus
fouvent hexagones, les pyramides auxquelles ils
appartiennent font toujours quadrangulaires &
oppofées bafe à bafe. J’ai vu une variété de ces criftaux,
qui ne diffère de celles à quatorze facettes
{PL I I I, fig. 4 8 c i ) , que par la furtroncature de
tous les anglesJolides ; d’où réfultent vingt-quatre
nouveaux plans triangulaires, mais fort petits, qui
changent les fix reélangles ou carrés en autant d’octogones
, 8c les huit hexagones en dodécagones.
Ce fel, dont M. Sage m’a donné de très-beaux criftaux
, décrépite 8c fe décompofe fur les charbons
ardens. M. Bucquet obferve qu’il détonne fans addition
, de même que le nitre ammoniacal.
150. L’acide nitreux diffout le mercure avec facilité,
même à froid. Cette diffolution corrofive,
8c qui noircit la peau, de même que celle d’argent
par le même acide, porte le nom d’eau mercuriellc.
On en obtient, par l’évaporation, un fel en beaux
criftaux blancs 8c tranfparens, mais qui jauniffent â
l’air par la perte d’une partie de leur eau de criftalli-
fation. Ces criftaux de nitre mercuriel, qu’on nomme
aufta crifiaux de mercure, fe préfentent fous deux
formes très-différentes,félon qu’ils font avec excès
d’acide ou parfaitement neutres. Dans le premier
cas, ce font des aiguilles prifmatiques, longues 8c
applaties, aiguës à leur extrémité, ou desparallé-
Tçme 1. Part, I. Crijl. falinst A a