
Avec les huiles, les grailles, les réfines, &c. ces
mêmes alkalis forment d’autres furçompofés généralement
connus fous le nom de favonsf 340).
Dans toutes ces combinaifons , les alkalis deviennent
un intermède, au moyen duquel ces fubftances
inflammables ou phlogiftique'es, naturellement in-
folubles, ou même immifcibles avec l’eau , y deviennent
parfaitement mifcibles & diflblubles ; niais
il ne paroît pas que ces efpèces de compofés falins
foient fort difpofés à prendre des formés criftallines
polyèdres & déterminées, au moins n’ont-ils point
encore été examinés fous ce point de vue. Je pof-
fède cependant une très-belle criftallifation de foie
de foufre à bafe d'alkali fixe minéral, qui m’a été
donnée par M. Darcet, profeffeur de Chimie au
Collège royal de France. Gé fortt des aiguilles ou
foufre produits par la Nature, il ne doit plus paroître étonnant
que nos foies de foufre artificiels foient, pour la plupart,‘‘de
vrais diffofvans des fubftances métalliques. Le réfultat de .çes
diffolutions eft de former un minéral , fi le foie de foufre;eft
vitriolique, & un métal ou demi-métal, fi le foie de foufre eft
phofphorique.-Voyez les Lettres du docteur Démejte, v o l . i l ,
p. 62 & fuiv. & fur-tout la 13e le ttre , fur les foies de foufre fimples
su compofés, vo l. I , p. 181 & fuiv. . - , .
• (34o) Onne défîgnoit autrefois par le nom de favons, que les
combinaifons des huiles avec les alkalis; mais les acides pouvant
aufli former avec les huiles des combinaifons falines dif-
folubles dans l’ eau & dans l’efprit de vin , on appelle ces dernières
des favons acides, pour les diftinguer des favons alkalins
anciennement connus,
lames
A m a l g a m e s , §. X X I V. 417
ïames prifmatïques de deux pouces & plus de lon-
gueùrfur quatre à cinq lignes de largeur, difpofées
en rayons divergens dans la capfule même où elles
ont criftallifé : leur forme paroît dériver du .paral-
lélipipède rhomboïdal : elles font exaélement garanties
du contaél de l’air extérieur, pour éviter
qu’ellës-nes’y décompofent. J'ai vu même un hépar
calcaire qu’avoit obtenu M. Pelletier, en faifant
bouillir dans l’eau de là chaux vive & du foufre.
Cette diffolution mife dans une bouteille bien bouchée
, y a criftallifé en lames rhomboïdales tronquées
dans leurs deux angles folides aigus; d’où
refultent des lames hexagcines ou fubhexagones ,
rougeâtres & tranfparentes {PL FIH,fig. j 2).
§. X X I V .
A m a l g a m é s , o u c o m b i n a i s o n s d u m e r c u r e
A V E C D IF F É R E N T E S BASES M É T A L L IQ U E S .
L’amalgame eft une diffolution des fubftances
métalliques par le moyen du mercure. Cette diffolution
fe fait fans effervefcence, mais n’eft pas
toujours exempte d’un certain degré de chaleur. Le
mercure paroît agir dans cette circonftance à la
manière des acides, avec cette différence néanmoins
que les acides ne fe combinent avec une
fubftance métallique , qu’après l’avoir dépouillée
plus ou moins du principe de fa métalléité, tandis
Tome I. Part. I. Crifi. falins. D d