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roche à long prifme intermédiaire, on doit en
chercher la caufe dans une agrégation plus par-
faite de leurs molécules intégrantes, peut-être
même dans une combinaifon plus intime des principes
conftituans.
Si Ton excepte les crifiaux métalliques & pierreux
des roches feuilletées granitoïdes, 6c les crif-
taux pyriteux enfevelis dans les ardoifes ou
fchiftes, il eft affez rare d’en trouver qui foient foli-
taires ou complets ; car il faut pour cela que ces
criftaux reftent ifolés pendant tout le temps de
leur accroiijTement, 6c un grand nombre de cir-
conftances s’oppofent à cet ifolement. On obtient
facilement dans nos laboratoires, à l’aide d’un ou
de pluiieurs fils fufpendus dans la diffolution , les
crifiaux complets des fels qui crifiallifent par la
voie humide, 6c fur-tout par l’évaporation infen-
fible. La fublimation donne auffi quelquefois des
.criftaux folitaires ou peu engagés, dont la forme
eft très-diftinâe ; mais il n’en eft pas de même
des criftaux produits par le refroidiffement, & fur-
tout de ceux qu’on obtient par la voie fèche : ces
derniers font, à la vérité , d’autant plus complets
6c plus réguliers que le -refroidiffement s’eft fait
avec plus de lenteur ; mais il eft très-rare de les
avoir folitaires : auffi voyons-nous que les régules
métalliques, de même que les criftaux de la glace,
font prefque toujours ramifiés ou compofés de
très-petits criftaux implantés les uns dans les autres,
de manière â imiter des arbriffeaux du genre des
I conifères, des feuilles de fougere, des barbes de
\plume, & mille autres figures furcompofées, qu’il
Ifaut bien fe garder de prendre pour des formes
■particulières & diftinâives de Pefpèce où elles fe
■rencontrent.
^Différentes époques dans la formation des
Crifiaux.
Les criftaux pierreux, fulfureux 6c métalliques ,
fe trouvent dans le fein de la terre, folitaires ou
■groupés d’une manière plus ou moins confufe,
Ifelon que les molécules qui leur ont donné naif-
■ance ont été ckariées par les eaux, élevées par des
mxhalaifons fouterraines , ou fufpendues dans un
WAuide tranquille y où ces molécules ont eu la liberté
m ’obéir -aux lois de leur attraffion mutuelle (58) ,
f ’eft-à-dire, de cette tendance à l’union qui eft
I (58) >> Ces criftaux tranfparéns,ditHenckel, fouvent pénétrés &
J> colorés par différens fucs métalliques, tirent leur origine d’une
|>eau qui a long-temps féjourné dans les cavités où elle étoit
!> renfermée ¿ & ces criftaux ne font que des efpèces de fels qui
’ s y font criftallifés ; différentes vapeurs minérales ayant enfuite
pénétré dans ces fentes ou cavités par toutes fortes de routes,
pelles y ont porté les matières propres à former les mines,
& fur-tout les pyrites. « Pyritologh , trad. franq. p. 59. Ç e
í af a^e n>eft applicable qu’aux criftaux pierreux, fulfureux Sç
■•étaHiques, qui rempliffent les filons ou qui tapiffçnt íes cavi-
-liés des roches primitives.1 .......