
Les criftaux de felde Sedlitz qui m’ont fervi pour
cette defcription, portent un demi-pouce 8c plus
de longueur, fur quatre à cinq lignes de diamètre.
Quelques-uns fe préfentent fous la forme de feg-
mens de prifmes rhomboïdaux, ayant deux angles
aigus de 76°, & deux obtus de 104° ; ce qui indique
dans ces criftaux leur tendance à la forme
oôaèdre. M. Pelletier les a obtenus d’une diffo-
lution préparée pour les leçons publiques de M.
Darcet au Collège royal.
6°. Avec une terre abforbante particulière (188)
(188) La faveur ftyptîqne de l’alun, l’ affinité de fa terre avec
Je phlogiftique ou Je principe colorant qui rend ce fel fi précieux
dans la teinture pour fixer les couleurs qu’on y emploie, enfin
les fubftances prefque toujours mêlées de terre martiale où il
fe rencontre, telles que les p yrites, les fchifles, les argiles, &c.
me donnent lieu dè penfer que fi la terre bafe du fel d’Epfom
e ft une modification particulière de la-terre du z in c , la terre bafe
de l ’alun pourrait bien être aulii une modification particulière
d e la terre martiale. Au r e lie , cette idée n’eft point abfolu-
ment nouvelle ; car M , Macquer, après avoir rapporté plufieurs
expériences qui démontrent dans la terre bafe de l’alun unè
>très-grande difpofition à fe combiner avec le principe inflammab
l e , & à le retenir avec beaucoup de force dès qu’il lui eft
u n i, ajoute : » Cela peut faire conjeéturer que les terres des mé-
»> taux & celles qui font difpofées h la métallifation font efien-
»»tiellement de nature argileufe; & cette idée ajoute une nou-
” velie probabilité à celle de M. Baron, q u i, dans un Mémoire
” qu’ il a donné fur la terre de l’a lun,conjeâu re que cette terre
v e jî de nature métallique, quoiqu’elle ne foit point réellement
»>réduétible en m é ta l,d u moins par aucun des procédés clairs
»>& fuffifamment connus jufquiàpréfent en chimie.« Dictionn.
DE L’ACIOE VïTMOLIQTTE , §. XVIII. 313
qui fe trouve dans l’argile, le mica, 8cc. l’acide vi-
triolique forme Xalun. C’eft un fel avec excès
d’acide , qui retient beaucoup d’eau de criftallifa-
tion, à l’aide de laquelle il entre aifément en liquéfaction
lorfqu’on Texpofe au feu. Après l’entière
diffipation de cette eau , l’alun refte fous forme
fèche 8c friable , 8c porte alors le nom d''alun calciné.
Si, dans cet état, on le diffout de nouveau
dans l ’eau, il reprend fa forme criftalline ordinaire.
L’alun, lorfqu’il n’eft point faturé de fa terre, donne
de gros 8c beaux criftaux tranfparens, mais qui,
expofés à l’air libre , laiflent échapper une partie
de leur eau de criftallifation ; ils perdent alors leur
tranfparence, 8c leur furface fe couvre peu à peu
d’un enduit farineux qui n’eft autre chofe que l’alun
même privé de fon eau de criftallifation.
Lorfqu’au contraire, dans l’alun, l’acide eft entièrement
faturé de fa terre, il en réfulte un fel
parfaitement neutre, mais q u i, quoi qu’en dife
M. Baumé, a plus de favéur 8c de diffolubilité que
la félénite. M. le duc de Chaulnes m’a donné des
criftaux de cet alun faturé, qui, au lieu d’être octaèdres
8c tranfparens comme l’alun ordinaire , font
en cubes ou parallélipipèdes reâangles' très-régude
Chimie, au mot Alun. Alümen confiât acido vitriolico i i terrâ
alcalinâ fpecijkâ, non verà crctaceâ, ut Neumaniius, Stahlius &
alii putarunt : jam verà nata fufpicio efi hanc indolis ejfe metai-
Uix. Scopoli, Princip, miner, p . 79*