
une agrégation rapide & confüfe de leurs; molécules
, comme on le vo it dans plufieurs fels dont
on a tro p 'a c c é lé ré la criftallifation. L a t r o f lem e ,
c’ eft qu’un eriftal diaphane dans l’inftant de fa fo r -
mation , p e u t , avec le tem p s ,a cq u é r ir de. l’ opa-
cité par la perte ou le dégagement de 1 une de fes
parties intégrantes ou conftituantes.
L’opacité d’un eriftal n’indique donc pas toujours
l’hétérogénéité de fes molécules intégrantes,
& cette remarque a lieu fur-tout dans tout eriftal
métallique ou fortement phlogiftiqué, & même
dans tout eriftal falin qui s’effleurit en perdant l’eau
de fa criftallifation ; mais à l’égard des criftaux
pierreux, on peut regarder leur opacité comme
généralement produite par des molécules hétér
o g è n e s déjà concrètes ou non diffoutes, qui fe
trouvoient interpolées ou fufpendues dans le fluide,
au moment où fes parties fe font rapprpchées par
la criftallifation.
Q u e ces molécules foient aqu eu fe s , aerees, ler-
r e u fe s , fulfureufes ou métalliques , ft elles font
dans des circonftances peu favorables à leur com binaifon
avec d’autres molécules d iffo u te s , ou
qu’ elles foient déjà combinées de manière à ne
p ô u v o i r faire, un to u t h om o g èn e a ve c le diffolvant,
& que de plus la criftallifation s’opère trop
rapidement pour qu’elles puiffent fe féparer de. la
maffe, en obéiffant aux lois de, la pefanteur ,. elles
feront
feront interceptées par les molécules criftallines ,
dont elles troubleront plus ou moins la tranfparence
, fans rien déranger dans la forme extérieure
, excepté dans le cas ou les molécules hétérogènes
feroient trop abondantes ; car alors la
forme de la maffe criftalline reftexoit confufe, ou
ne pourroit même fe manifefter.
C ’eft ce qu’avoit très-bien obfervé Zimmer-
man, lorfqu’il dit, dans fes Notes fur Henckel :
a La criftallifation qu’opère la Nature eft, ou en-
1 » tièrement parfaite, comme on voit dans toutes
I » les pierres criftallifées & garnies d angles & de
I ** côtés ; ou elle fe fait imparfaitement, lorfqu’il
I « s’eft joint une trop grande quantité de matière
a étrangère au fuc lapidifique.. . . . Ces dernières
. » pierres ne diffèrent des autres que par leur fùr-
i v> face non anguleufe : telles font les agates, la
| calcédoine , le caillou dé1 Egypte, & les vrais mar-
j » bres. La fubftance de ces pierres eft toujours
I « criftalline, quoique la forme ne foit point angu-
nleufe & criftallifée (33). «
Il ne faut, pour fe convaincre de la vérité de
cette obfervation, que jeter les yeux fur un de
ces cailloux en maffes fphéroïdales, qui portent
le nom de géodes (34). On trouve d’abord une
( 33) Remarques de M . Zimmerman fur un paflage du Traité
jde l’origine des pierres de H enckel, pag. 418 de la trad. franç.
( 34) Ces géodes quartzeufes, criftaüifées pour l’ordinaire
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