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158 C o m b i n a i s o n s
S E L S N E U T R E S .
{ Q u o i q u ’ o n reftreigne généralement ce nom
aux fels dont l’acide eft combiné jufqu’au point de
faturation a v e c une bafe alkaline ou terreuie quelconque
, je rangerai dans la même claffe toute com-
binâifon des acides avec les fubffances auxquelles
ils peuv ent s’u n ir , foit que cette combinaifon foit
parfaite ou imparfaite, avec excès d’acide ou avec
excès de bafe, & je fuivrai l’ordre que j ’ai tracé
précédemment dans l'énUmération des acides &
de leurs différentes modifications.
i
C o m b i n a i s o n s d e l ’ a c i d e p h o s p h o r iq u e
AN IM A L A V E C DIFFÉRENTES BASES.
- i ° . Avec le phlogijlique, jufqu’au point de fatura
tion , c e t acide forme une.efpèee particulière de
foufre ou de fel neutre inflammable, infoluble dans
l ’ e au , que l’on connoît fous le nom de phofphore.
L e fel microcofmiqùe de l ’urine a long-temps été
la feule fubftance d’où l’on fût extraire l’acide
propre à entrer dans la compofition du p h ofph ore,
ce qui avoit fait donner à ce produit chimique les
noms de phofphore d'urine ou de Kunckel, pour le
diffinguer des autres phofphores naturels ou arti-
DE L’ A C I D E A N IM A L * g. I. 159
ficiels ; mais depuis là découverte récente de M.
Scheele ( 1 ) , habile Chimifte Suédois* on l’extrait
aujourd’hui d’une manière moins défagréable, plus
prompte & moins difpendieufe , de différentes
fubffances offeufes (2 ) , & même des coquilles
d’oeufs (3) ; peut-être aufli parviendrâ-t-on quelque
jour à le retirer de certaines fubffances végétales
& minérales qui paroiffent ën Contenir.
Figure de fes Crijlaïix.
Quoique nous n’ayons point encore vu le phof-
( 1 ) Le procédé de M . Schéèle pour extraire l’ acide phofphorique
des Os, inféré dans le Journal de Phyfîque du mois de février
17 7 7 , a été perfeôionné par M . Nicolas, Démonftrateur royal
de Chimie eh l ’Univerfité de Nancy. Vo yez le même Journal
décembre 1778.
(2 ) M . Berniarü * l’un de nos plus habilès Chimiftes, a
extrait cet acide non-feulement des os de divers quadrupèdes,
mais encore des os de divers cétacées ou animaux marins, &
même des Os foffiïes. Voyez les Ohfervations fur l’acide phof-
phorique retiré des os foffiïes, Journal de Phyfique, novembre
1780, p. 373; & fon Ménioire contenant l ’analyfe chimique de
F os trouvé à Paris dans une cave, rue Dauphine, comparée avec
l’analyfe dès os de haleine, d’ éléphant, (Félan, de marfouin & de
l ’homme ; auxquelles on a joint l’anàlyfe comparée d’une dent de
vache marine, d’une dent mâchelière d’éléphant, & d’une dent
inconnue trouvée fur les bords de la rivière d’Ohio , dans le Canada.
Ibid. oétobrè Ï 7 8 Î , p. 278 & fùiv. M. le Marquis de Bul-
lion a aufli retiré du Verre phofphorique dfe l ’ivoire & d e s arêtes
de poiJJon.
(3 ) Lettre fur le verre & l’acide phofphorique retiré des
Coquilles d’e eu f, par M . Berniard, Journal de Phyfique, août
.1780. • - - ............... *