
5 7 ° S p a t h c a l c a i r e .
taux, qui, dès l’inftant même de leur combination
, ont acquis toute la folidité dont ils étoient fuf-
eeptibles.'La matière qui compofe ces fragmens
prifmatiques, n’ayant point été diffoute , eft donc
plus éloignée de l’état criftallin, que celle des frâg-
mens irréguliers d’un marbre quelconque , dont la
matière eft au moins le produit d’une criftallifation
confufe.
p. 208, art. 960. L'ouvrage de M . Grignon parut en 1775. On
a depuis trouvé , tant à Fontainebleau qu’à Nemours, une.grande
quantité de ces grès calcaires criftallifés, foit en groupes , foit
en criftaux foiitaires ; mais on doit éviter de les confondre, ainli
que le fait M. Grignon , avec les pierres groffières qui fe délitent
, & qui fe fendent en pièces rhomboïdales. Ces pièces
rhomboïdales 11e montrent jamais dans léurs faces le parallé-
lifme e xa ô qu’on obferve conftamment dans les grès de Fontainebleau
, vraiment criftallifés. Ceux-ci d’ailleurs ont leurs
criftaux fréquemment engagés les uns dans les autres dans
toutes les direétions poffibles ; caraâère qui n’ appartient qu’ aux
criftallifations proprement dites, & qui ne fe montre jamais
dans les pièces rhomboïdales ou polygones quelconques , qui
proviennent du fimple retrait d’une matière non criftalline. Les
côtés de ces faux criftaux font toujours parallèles aux côtés des
criftaux voifins, tant collatéraux que fùpérieurs ou inférieurs,
au lieu que les criftaux de g rè s , dont nous parlons, font une
criftallifation très-régulière de fpath calcaire ràombaidai (P l. IV ,
fig. 45) ; laqu elle , ainfi que je l’ ai déjà fait obferver (ci-deifus
p . 502 ). n’a pu être dérangée par l’interpofition des molécules
quartzeufes, qui en font néanmoins les trois cinquièmes ou
environ. (Sage Elém. de Min. I , p. 253- Démefte, h et. vol. I ,
y . 455). Spathura arenaceà. Hill. foif. arr. p. 104 , ord. VU.
Sri
£C~] C r i s t a l l i s a t i o n c o n f u s e .
E s p è c e I I I .
M a r b r e . [ l e blanc ejl électrique par communication. J
Quoique plufteurs marbres, & la plupart des
pierres a chaux groiïïères ou non fufceptibles du
poli, doivent leur origine à des débris de corps
marins , tant de la claffe^des polypiers que de celle
des teftacées , qui, depuis leur entaffement dans
le fein des mers, fe font trouvés réunis & cimentés
par une matière calcaire plus ou moins diffoute ; on.
ne peut nier aujourd’hui qu’il n’exifte auffi des
pierres calcaires produites immédiatement par le
dépôt tumultuaire d’une matière fpathiqueplus ou
moins homogène, mais dans laquelle il ne fe ren~
contre aucuns vejliges de corps marins ; ce qui n’empêche
pas qu’une telle pierre ne foit fouvent mélangée
de fubftances argileufes, grenatiques, quartzeufes
, ferrugineufes Scmême pyriteufes : tels font eu
effet la plupart des marbres adjacens .aux fchiftes
granitoïdes, & qui participent plus ou moins de.
la nature mélangée de ces roches primitives du fécond
ordre (93). Les plus purs ou les moins mé-
(93) Tels fo n t, par exemple, les marbres dits verdedi prato,
verde antico , verd campan, &c. qui appartiennent aux roches
mélangées du fécond ordre. Voyez [’Appendice à la fécondé partie.