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moyen, dégagé de la furface du métal ; & l’acide
méphitique, qui s’y introduit en même temps,
forme, avec la portion décompofée du métal,
cette nouvelle combinaifon qui, dans le fer, prend
le nom de rouille, h que les Antiquaires nomment
patine fur les bronzes antiques.
Quant à l’adhérence d'agrégation des molécules
homogènes des fluides, elle ne cède en force qu’à
Y adhérence de combinaifon , qui produit l ’homogénéité
; mais l’une & l’autre de ces forces, réunies
dans l’aâe de la criftallifation, font bien fupe-
iieures à l’adhérence de fimple juxtapojition. Dans
celle-ci, des molécules ou des mafies non dif-
foutes, & déjà combinées, entaffées tumultuaire-
ment par la feule force de la gravitation centrale
©u de la pefanteur, ne peuvent avoir entre elles
qu’un contaâ très-fuperficiel. C’eft cette dernière
forte d’adhérence qu’on rencontre dans les dépôts
terreux & fablonneüx, formés par couches horizontales
, tant par les eaux de l’océan, que par
celles des fleuves, des lacs, des torrens, & généralement
par toutes les caufes qui ont bouleverfé ou
modifié la furface de nos continens ; encore parmi
ces dépôts de matières accumulées, s en rencontre
t-il un grand nombre, tels que les marbres fecon-
Maires ou coquilliers, les brèches, les poudingues &
autres roches concrètes , dont les parties, d’abora
juxtapofées, ont é té , depuis leur accumulation,
cimentées & réunies en mafîes folides plus Ou moins
confidérables, par une matière difloute, qui, après
avoir pénétré & rempli leurs interftices, s’y eft
eriftallifée d’une manière plus ou moins eonfiife,
comme j’efpère le démontrer dans Xappendice à la
fécondé partie.
Tranfparence des Crifiaux.
I IPI1I •
| - L ’homogénéité des molécules intégrantes qui
I conftitue la tranfparence de certains fluides, eft
I auffî ce qui conftitue la tranfparence des crijlaux
I qui s’y forment. Ainfi, de cela feul qu’un eriftal
eft diaphane, j’ai droit de conclure que fes molécules
intégrantes font homogènes entre elles. S i,
au contraire, ce eriftal eft opaque, je ne fuis pas
1 également fondé à en conclure l’hétérogénéité de
! les molécules intégrantes, & cela, pour trois rai-
I fons principales. La première, c’eft qu’il exifte
I plufieurs corps, tels que le mercure & les autres
I fubftances métalliques, les foufres, les huiles, les i graiffes, les bitumes , & généralement tous les
corps furchargés de phlogiftique, dans lefquels
les molécules intégrantes , quoique homogènes
I entre elles;, n’ont cependant que peu ou point
J de tranfparence dans l’état de fluidité.Xa fécondé,
ceft que les fluides même les plus tranfparens
peuvent, fans rien perdre de leur homogénéité,
former des crifiaux plus ©a moins opaques, par