
xvüj P R É F A C E ,
même, qu’infpire naturellement toute nouveauté,
& qui de plus fe trouve avoir
à lutter contre l’autorité refpeêtable de
quelques Savans qui la rejettent comme
illufoire & frivole (2) ; une telle Science,
d is - je , ne doit fe préfenter qu’avec les
( z ) Voyez les Notes 4y , 47 & 49 de l’Introduétion.
A u moment où ceci s’imprimoit, je reçois le premier
volume de l’Hiftoire naturelle des Minéraux, par M.
le Comte d e B u f f o n ; je l’ou vre, je le parcours, &
j ’y lis , page 345 de l’m-40: « Quand je réduis à ces
s, trois formes de lames, de filets & de grains, les Crifr
53 tallifations gypfeufes, c ’eft feulement parce qu'elles
93 fe trouvent plus communément ; car je ne prétends
»3 pas exclure les autres formes qui ont été ou qui feront
a» remarquées par les Obfervateurs, puifquils trouve-
93 ront en ce genre, comme je l’ai moi-même obfervé
03 dans les fpaths calcaires, des variétés prefque in-
03 nombrables dans la figure de ces criftallifations, &
03 qu’en général la F o r m e d e C r i s t a l l i s a t i o n n ’ e s t .
03 PAS UN CARACTÈRE CONSTANT , MAIS PLUS 3ÉQUI-
03 v o q u e e t p l u s v a r i a b l e qu'aucun autre d e s 'ca -
>3 raftères par lefquels on doit diftinguer les Minées
raux. »3 Je fens combien eft impofante 1 autorité d'un
homme tel que M. le Comte d e B u f f o n 5 mais il produit
fon O uv rag e , je produis le mien ; c'eft aux N a -
turaliftes à décider de quel côté fe trouve l’erreur ou
la vérité.
P R É F A C E. xix
pièces juftificatives de fon exiftence & de
fa réalité. Ces pièces font les Notes & les
Citations dont mon texte eft prefque partout
accompagné : c’eft une efpèce de
concordance ou de fynonymie que quelques
- uns de mes Leéteurs peuvent fans
doute s’exempter de lire dans fon entier,
mais dont le plus grand nombre avoit be-
foin pour favoir le degré de confiance que
méritoient mes principes & les conséquences
que j’en déduis.
D ’ailleurs, en m’appropriant tout ce qui
dépendoit de mon fujet, j’ai voulu rendre à
chacun ce qui lui appartient ; & mon feul
but étant la vérité, je n’ai pas été moins
attentif à la faifir, lorfque j’ai cru l’entrevo
ir , qu’à la débarrafler des nuages qui
l’obfcurciflent quelquefois dans les Ouvrages
les plus eftimép.
On ne connoiiToit encorè qu’un très-
petit nombre de formes criftallines déterminées,
lorfque L in n é conçut le projet
d’affocier à la Minéralogie la Science des
formes criftallines, & d’en faire une des
b ij