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qu’à la décompofttion d’un foie de foufre terreux,
qui s’ell formé pendant la calcination même. Le
dotìeur Dëmefte donne une étiologie tiès-fatisfai-
fante de la produâion de ce foie de foufre & des
circonftances qui l’accompagnent.
» Le phofphore de Bologne fe prépare, dit-il,
ss en faifant calcineraffez long-temps 8tà feu nula
ss pierre de Bologne (c’eft-à-dire, le fpath féléni-
si teux) , qui acquiert par ce procédé la propriété
ss de paroitre aulii lumineufe qu’un charbon ardent,
*s lorfqu’après l’avoir expofée pendant quelques fe*
ss condes à l’aâion des rayons du foleil, on la porte
>s dans un endroit obfcur. Ce phénomène eft affez
Si extraordinaire, & il ne me paroît pas que la caufe
ss en foi t bien connue ; il me femble cependant qu’on
» pourroit l’expliquer de la manière fuivante ,
ss d’après la fuppoiition que le phofphore de Bo»
s» logne contient du foie de foufre cauftique, dont
ss les vapeurs font dégagées 8c enflammées par
s» l’aâion des rayons du foleil,
» Le fpath féléniteux que l’on expofe entre des
s» charbons à l’aStion immédiate du feu, efl bientôt
s» pénétré par l’acide ign#& parle phlogifiique qui
s» émane des charbons embrâfés. L’acide vitriolique
s» qui le conftitue, fe combine aveccephlogiftique;
s» il fe produit donc du foufre, duquel une partie
Si fe volatdife , tandis que l’autre fe combine avec
» la terre calcaire ( ou l’efpèce de terre calcaire
S p a t h s é l ' é n i t e u x . 585
»s particulière ) qui fert de bafe au fpath pefant : de
s> cette combinaifon réfulte un foie de foufre vitrio-
ji lique calcaire. Mais cette terre calcaire qui fert
ü de bafe au fpath féléniteux, étant elle-même pési
nétrée par l’acide igné, fe calcine 8c fe furcharge
si ainfi de cet acide qui l’entoure de toutes parts ,
si de manière que le foie de foufre qui fe produit
s ì alors, eft non-feulement un foie de foufre vitrio-
sì lique à bafe de terre calcaire calcinée, mais en-
sì coré un foie de foufre cauftique , puifqu’il con*
ss tient une quantité furabondante d’acide phof-
si phorique igné.. . . On peut donc confidérer le
si phofphore de Bologne comme une maffe de foie
ss de foufre cauftique avec excès de terre ; aufli,
ü lorfqu’on expofe à l’air ce phofphore, en éma-
>i ne-t-il continuellement une odeur de foie de
Si foufre (10). «
Les vapeurs du foie de foufre cauftique étant
inflammables lorfqu’on les dégage au moyen d’un
acide ( 1 1 ) , le doéleur Démefte croit pouvoir en
conclure que les vapeurs concentrées qui s’échappent
du phofphore de Bologne, lorfqu’on l’expofe
à l’aâion de l’acide qui émane des rayons du foleil,
font inflammables par la chaleur de ces mêmes
rayons, au point de faire paroître dans l’obfcu-
(10) Lettres au doâeur Bernard, vo î. I , p. 509 & fuiv.
0 0 V°yez la première pgrtie, p. 278, note 559,