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& Wallerius (40) doivent leur infolubilite dans
l’eau.
Dureté fpécifique des Crfiaux.
La dureté fpécifique des criftaux, qui n’eft autre
chofe que la réfiftance qu’ils oppofent à la divifion
mécanique de leurs molécules intégrantes, paroît
dériver de la nature & des proportions relatives des
principes qui lient ces molécules entre elles. Ces
principes font, en général, l’eau , l’acide & le
(40) » Si on mêle exactement, dit Wallerius, du foufre réduit
» en poudre & de fa chaux v iv e , que l’ on faffe bouillir ce mé-
»> lan g e , que l’on filtre la folution rouge que l'on aura obtenue
» par la cuiffon, & qu’on la faffe évaporer dans un endroit
»> chaud, il fe formera des criftaux parfaitement femblables à
»> ceux du fpath . & qui ne feront point folubles dans l ’eau, ce
» qui fuffit pour prouver qu’ ils font de la nature des pierres. «
Minéralogie, trad. franc, tome I , p. 126 , obf 2. On peut voir un
autre procédé pour faire des criftaux pierreux infolubles dans l’eau,
donné par Lehmann, dans fon Traité de la formation des métaux,
p. 178 & 280 de la irad. franç. M . E llis , (dans les TranfaSt.
pkilof. vol. LIX.~) parle aufli d’un fei indiffoluble obtenu de l’ in-
fufion d’une demi-once de chenevis dans environ deux onces
d ’eau fraîche de riv iè re , couverte d’un papier pour empêcher la
poufiïère d’ y entrer. Ces criftaux ont commencé à paroître, au
to u t d’un mois, dans l’ écume vifqueufe qui s’étoit formée à la
furface de l ’eau corrompue. Une expérience de B o y le , rapportée
dans les Mémoires de l’ Académie de Berlin ( vol. V i f V I '),
relativement h des criftaux pierreux de nature féléniteufe, vient
encore à l’appui des précédentes. On peut enfin confulter le petit
Traité de M. le Préfident de Robien, qui a p o ü r titre : Nouvelles
Idées fur la formation des Fojfiles. •
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phlogiftique. L’eau n’opère qu’une adhérence
très-foible, comme oh le voit dans les crijîaux
falins. Dans les crijîaux pierreux, au contraire,
où l’acide jouiffoit de toute fon énergie dans l’inf-
tant de la combinaifon, l’adhérence d’agrégation
peut devenir très-conlidérable. Enfin, dans les
crijîaux métalliques, la folidité paroît provenir de
l’union des molécules intégrantes par furabondance
de phlogiftique.
Mais comme la dureté ne dépend pas feulement
de la nature du principe qui produit l’agrégation,
mais encore de fes différentes proportions,
& de fon affinité plus ou moins grande
avec les principes conftituans de la fubftance où
il fe rencontre, delà proviennent les différens degrés
de dureté que l’on obferve entre lés fubftances
d’un même ordre, c’eft-à-dire, entre les
différens fe ls , entre les différentes pierres, les différens
produits métalliques, &c.
Ainfi, par exemple, dans les criftaux falins, le
principe aqueux s’oppofant à la concentration de
l’acide, l’union que contraâeun tel acide avecune
bafe quelconque fera d’autant plus foible, que la
portion d’eau qui lui eft néceffaire pour contraâer
cette union fera plus confidérable.
Dans les criftaüx pierreux, au contraire, où
le principe aqueux n’a point altéré la pureté ni
la concentration de l'acide qui s’y rencontre , la