furfàce de ce fphéroïde , par conféquent il n’y a point
d’hypothèfe à faire fur la direction de la pefanteur, à
moins qu’on ne nie l’attraélion mutuelle & générale des
parties de la matière : mais on vient de voir que l’attraélion
mutuelle elt démontrée par les obfervations, & les expériences
des pendules prouvent qu’elle elt générale dans
toutes les parties de la matière ; donc on ne peut pas
faire de nouvelles hypothèfes fur la direction de la pefanteur
, fans aller contre l’expérience & la raifon.
Yenons maintenant à l’homogénéité du globe terreftre ;
j’avoue que fi l’on fuppofe que le globe foit plus denfe
dans certaines parties que dans d’autres, la direction de
la pefànteur doit être différente de celle que nous venons
d’alfigner, qu’elle fera différente fuivant les différentes fup-
pofitions qu’on fera, & que la figure de la terre deviendra
différente auffi en vertu des mêmes fuppofitions. Mais
quelle raifon a-t-on pour croire que cela foit ainfi ! Pourquoi
veut-on, par exemple, qûe les parties voifines du
centre foient plus denfes que celles qui en font plus éloignées
! toutes les particules qui compofent le globe ne
fe font-elles pas raffemblées par leur attraction mutuelle î
dès-lors chaque particule eft un centre , & il n’y a pas de
raifon pour croire que les parties qui font autour du
centre de grandeur du globe, foient plus denfes que
celles qui font autour d’un autre point; mais d’ailleurs fi
une partie confidérable du globe étoit plus denfe qu’une
autre partie, l’axe de rotation fe trouveroit plus près des
parties denfes -, & il en réfulteroit une inégalité dans la
révolution diurne, en forte qu’à la furface de la terre nous
remarquerions de l’inégalité dans le mouvement apparent
des fixes, elles nous paroîtroient fe mouvoir beaucoup
plus vite ou beaucoup plus lentement au zénith qu’à
l’horizon , félon que nous ferions pofez fur les parties
denfes ou légères du globe ; cet axe de la terre ne paffant
plus par le centre de grandeur du globe, changerait auffi
très-fenfiblement de pofition : mais tout cela n’arrive pas,
on fçait au contraire que le mouvement diurne de la terre
eft égal & uniforme, on fçait qu’à toutes les parties de la
furface de la terre les étoiles paroiffent fe mouvoir avec
la même vîteffe à toutes les hauteurs, & s’il y a une nutation
dans l’axe , elle eft affez infenfible pour avoir
échappé aux obfervateurs ; on doit donc conclurre que
le globe eft homogène ou prefque homogène dans toutes
fes parties.
Si la terre étoit un globe creux & vuide dont la croûte
n’aurait, par exemple, que deux ou trois lieues depaif-
feur, il en réfulteroit 10 que les montagnes feroient dans
ce cas, des parties fi confidérabies de l’épaiffeur totale de
la croûte, qu’il y aurait une grande irrégularité dans les
mouvemens de la terre par l'attraction de la lune & du
foleil ; car quand les parties les plus élevées du globe,
comme les Cordillières, auraient la lune au méridien ,
l’attraélion ferait beaucoup plus forte fur le globe entier
que quand les parties les plus baffes auraient de même
cet aftre au méridien. 2° L ’attraéfion des montagnes
ferait beaucoup plus confidérable qu’elle ne l’eft en