de cette façon que de l’autre, alors la comète ne fera
que rafer la furface du foleil ou la fillonner à une petite
profondeur, & dans ce cas elle pourra en fortir & eri
chalTer quelques parties de matière, auxquelles elle communiquera
un mouvement commun d’impuifion , & ces
parties poulfées hors du corps du foleil, & la comète
elle-même, pourront devenir alors des planètes qui tourneront
autour de cet allre dans le même fens, & dans lé
même plan. On pourrait peut-être calculer quelle malfe,
quelle vîtelfe & quelle direction devrait avoir une
comète pour faire fortir du foleil une quantité de matière
égale à celle que contiennent les fix planètes &
leurs fatellites ; mais cette recherche ferait ici hors de là
place, il fuffira d’obferver que toutes les planètes avec
les làtellites ne font pas la 6 $om° partie de la maflè du
foleil, Voyez Newton, pag. p-of, parce que la denfité
des greffes planètes, Saturne & Jupiter, eft moindre que
celle du foleil, & que quoique la terre foit quatre fois, &
la lune près de cinq fois plus denfe que le foleil, elles
re fo n t cependant que comme des atomes en comparai-
lon de la malfe de cet aftre.
J ’avoue que quelque peu confidérable que foit une fix
cens cinquantième partie d’un tout, il paraît au premier
coup d’oeil qu’il faudrait, pour féparer cette partie du
corps du foleil, une très-puilfante comète; mais fi on fait
réflexion à la vîtelfe prodigieufe des comètes dans leur
périhélie, vîtelfe d’autant plus grande que leur route éft
plus droite, & qu’elles approchent du foleil de plus près ;
fi d’ailleurs
■ fi d’ailleurs on fait attention à la denfité, à h fix ité & à
la folidite de la matière dont elles doivent être compo-
fees, pour loufïrir, làns etre détruites, la chaleur inconcevable
qu’elles, éprouvent auprès du foleil, & fi on fe fou-
vient en meme temps qu’elles préfentent aux yeux des
obfervateurs un noyau vif & lolide, qui réfléchit fortement
la lumière du foleil à travers l’atmofphère immenfe
de la comète qui enveloppe & doit obfcurcir ce noyau,
on ne pourra guère douter que les comètes ne foient
compofées d’une matière très-folide & très-denfe , &
qu’elles ne contiennent fous un petit volume une grande
quantité de matière; que par conféquent une comète
ne puilfe avoir alfez de malfe & de vîtelTe pour déplacer
le foleil, & donner un mouvement de proje&ile à une
quantité de matière auflî confidérable que l’eft la <5;omc
partie de la malTe de cet aftre. Ceci s’accorde parfaitement
avec ce que l’on fçait au fujet de la denfité des planètes,
on croit qu’elle eft d’autant moindre que les planètes
font plus éloignées du foleil & qu’elles ont moins
de chaleur à fupporter, en forte que Saturne eft moins
denfe que Jupiter, & Jupiter beaucoup moins denfe que
la terre : & en èffet, fi la denfité des planètes étoit, comme
le prétend Newton,proportionnelle à la quantité de
chaleur qu’elles ont à fupporter, Mercure feraitfept fois
plus denfe que la terre, & vingt-huit fois plus denfe que
Je foleil, la comète de 1680 ferait 28000 fois plus
denfe que la terre, ou 112000 fois plus denfe que le
foleil, & en la fuppofant groflè comme la terre, elle
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