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connût ia partie méridionale de l’Afrique, & dans le
temps où on croyoit que la mer des Indes n’avoit aucune
communication avec notre océan, on commença a la
foupçonner par un indice de cette nature.
Le mouvement alternatif du flux & du reflux, & le
mouvement confiant de la mer d’orient en occident,
offrent difïërens phénomènes dans les différens climats ;
cés mouvemens fe modifient différemment fuivant le
gifement des terres & la hauteur des côtes : il y a des
endroits où le mouvement général d’orient en occident
n’eft pas fenfible, il y en a d’autres où la mer a même
un mouvement contraire, comme fur la côte de Guinée,
mais ces mouvemens contraires au mouvement général
font occafionnez par les vents, par la pofition des terres,
par les eaux des grands fleuves, & par la difpofition du
fond de la mer; toutes ces caufes produifent des couràns
qui altèrent & changent fouvent tout-à-fait la direétion du
mouvement général dans pluffeurs endroits de-la mer;
mais comme ce mouvement des mers d’orient en occident
eft le plus grand, le plus général & le plus confiant,
il doit auffi produire les plus grands effets , &, tout pris
enfemble, la mer doit avec le temps gagner du terrein
vers l’occident & en laiffer vers l’orient, quoiqu’il puifie
arriver que fur les côtes où le vent d’oueft fouffle pendant
la plus grande partie de l’année, comme en France, en
Angleterre, la mer gagne du terrein vers l’orient, mais
enc-oreune fois ces exceptions particulières ne détruifent
pas l’effet de la caufe générale.
PREUVES
P R E U V E S
D E L A
T H E O R I E D E L A T E R R E .
A R T I C L E XI I I .
D es inégalités du fo n d de la M er é r des Cour ans.
N peut difiinguer les côtes de la mer en trois
efpèces, 10 les côtes élevées qui font de rochers &
de pierres dures, coupées ordinairement à plomb à une
hatiteur confidérable, & qui s’élèvent quelquefois à 7 ou
800 pieds; 2° les baffes côtes, dont les unes font unies
&- prefque de niveau avec la furface de la mer, & dont
les autres ont une élévation médiocre & font fouvent bordées
de rochers à fleur d’eau, qui forment des brifàns &
rendent l’approche des terres fort difficile; 30 les dunes,
qui font des côtes formées par les fables que la mer accumule,
ou que les fleuves dépofent, ces dunes forment des
collines plus ou moins élevées.
Les côtes d’Italie font bordées de marbres & de pierres
de piufieurs efpèces, dont on diftingue de loin les différentes
carrières ; les rochers qui forment la côte, paroiflent à
une tres-grande diftance, comme autant de piliers de marbrés
qui font coupez à plomb. Les côtes de France depuis
Brèfl jufqu’à Bordeaux font prefque par-tout environnées
Tome 1. K k k