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réduifent en chaux, de celles qui fe fondent & fe reduifent
en verre ; pour les fécondés, elles fe reduifent toutes en
verre, à l’exception de celles que le feu confume entièrement
par l’inflammation.
Dans la première clafle nous diflinguerons d’abord
deux efpèces de fable, l’une que je regarde comme la
matière la plus abondante du globe, qui eft vitrifiable,
ou plutôt qui n’eft qu’un compofé de fragmens de verre ;
l’autre, dont la quantité eft beaucoup moindre, qui eft
calcinable & qu’on doit regarder comme du débris ou de
la pouiïière de pierre, & qui ne diffère du gravier que
par la grofleur des grains. Le fable vitrifiable eft en général
pofé par couches comme toutes les autres matières, mais
ces couches font fouvent interrompues par des mafles de
rochers de grès, de roc vif, de caillou, & quelquefois
ces matières font aufli des bancs & des lits d’une grande
étendue.
En examinant ce fable & ces matières vitrifiables, on
n’y trouve que peu de coquilles de mer, & celles qu’on
y trouve ne font pas placées par lits, elles n’y font que par-
femées & comme jetées au hafard, par exemple, je n’en
ai jamais vû dans les grès,; cette pierre qui eft fort abondante
en certains endroits, n’eft qu’un compofé de parties
fablonneufes qui fe font réunies, on ne la trouve que dans
les pays où le fable vitrifiable domine, & ordinairement
les carrières de grès font dans des collines pointues, dans
des terres fablonneufes, & dans des éminences entre-coupées
; on peut attaquer ces carrières dans tous les fens, &
s il y a des lits ils font beaucoup plus éloignez les uns
des autres que dans les carrières de pierres calcinables, ou
de marbres, on coupe dans le maffif de la carrière de
grès des blocs de toutes fortes de dimenfions & dans tous
les fons, félon le befoin & la plus grande commodité; &
quoique le grès foit difficile à travailler, il n’a cependant
qu’un genre de dureté, c’eft de'réfifter à des coups vio-
lens fans s’éclater; car le frottement l’ufe peu à peu & le
réduit aifement en fable , à l’exception de certains clous
noirâtres qu on y trouve & qui font d’une matière fi dure
que les meilleures limes ne peuvent y mordre ; le roc vif
eft vitrifiable comme le grès & il eft de la même nature,
feulement il eft plus dur & les parties en font mieux liées ;
il y a aufli plufieurs clous femblables à ceux dont nous
venons de parler, comme on peut le remarquer aifément
fur les fommets des hautes montagnes, qui font pour la
plupart de cette elpèce de rocher, & fur lefquels on ne
peut pas marcher un peu de temps fans s’apercevoir que
ces clous coupent & déchirent le cuir des fouliers. Ce
roc vif qu’on trouve au defliis des hautes montagnes, &
que je regarde comme une elpèce de granité, contient
une grande quantité de paillettes talqueufes, & il a tous les
genres de durete au point de ne pouvoir être travaillé
qu’avec une peine infinie.
J ai examine de près la nature de ces clous qu’on
trouve dans le grès & dans le roc vif, & j’ai reconnu
que c eft une matière métallique fondue & calcinée à
un feu très-violent, & qui reflemble parfaitement à de