petites iiïes, & s’eft avancée dans le continent; la mer
d ’Allemagne s’efl; avancée en Hollande auprès de Catt,
en forte que les ruines d’une ancienne citadelle des Romains,
qui étoit autrefois fur la côte, font aéluellement
fort avant dans la mer. Les marais de fille d’E'ly en Angleterre
, la Crau en Provence, font au contraire, comme
nous l’avons d it, des terreins que la mer a abandonnez ;
les dunes ont été formées par des vents de mer qui ont
jeté fur le rivage & accumulé des terres, des làbles, des
coquillages, &c. par exemple, furies côtes- occidentales
de France, d’Elpagne & d’Afrique il règne des vents
d’ouefl durables & violens, qui pouffent avec impétuofité
les eaux vers le rivage, fur lequel il s’eft forme des dunes
dans quelques endroits; de même les vents d eft, lorfqu ils
durent long-temps, chalfent fi fort les eaux des cotes de
la Syrie & de la Phénicie, que les chaînes de rochers qui
font couverts d’eau pendant les. vents d’ouefl, demeurent
alors à fec : au relie les dunes ne font pas compofees de
pierres 6c de marbres, comme les montagnes qui fe font
formées dans le fond de la mer, parce qu elles n ont pas
été alfez long-temps dans l’eau. Nous ferons voir dans le
difcours fur les minéraux que la pétrification s opéré au
fond de la mer, & que les pierres qui fe forment dans la
terre, font bien différentes de celles qui fe font formées
dans la mer.
Comme je mettois la dernière main à ce Traité de la
Théorie de la T erre, que j’ai compofé en 1744, j’ai reçu
de la part de M. -Barrère fa dilfertation fur l’origine des
T h é o r i e d e l a T e r r e . 5 9 7
pierres figurées, & j’ai été charmé de me trouver d’accord
avec cet habile Naturalifte, au fujet de la formation des
dunes & du féjour que la mer a fait autrefois fur la terre
que nous habitons; il rapporte plufieurschangemensarrivez
aux côtes de la mer. Aigues-mortes, qui eft aéluellement à-
plus d’une lieue & demie de la mer, étoit un port du temps
de Saint Louis ;, Pfklmodi étoit une ilîe en 81 y-, & aujourd
’hui il eft dans la terre ferme à plus de deux lieues de la
mer; il. en eft de même de Maguelone ; la plus grande
partie du vignoble d’Agde étoit, il y a 40 ans, couverte
par les eaux de la mer; & emEfpagne la mer s’eft retirée
confidérablement depuis peu de Blanes, de Badalona, vers
l’embouchure de la rivière Vobregat, vers le cap de Tor-
tolà le long des côtes de Valence, 6cc.
La mer peut former des collines 6c élever des montagnes-
de plufieurs.façons différentes) d’abord par des tranfports
de terre, de vafe, de coquilles d’un lieu à un autre, foit.
par fon mouvement naturel de flux. & de reflux, foit par-
l’agitation des eaux caufée par les-vents ; en fécond lieu par-
des fédimens,des parties impalpables qu’elle aura détachées
des côtes & de fon fond, & qu’elle pourra tranfporter 6c
dépofer à des diftances confidérables ; & enfin par des
fables, des coquilles, delà vafe & des terres que les vents
de mer pouffent fouvent contre les côtes , ce qui produit
des dunes 6c des collines que les-eaux abandonnent peu
à peu, & qui deviennent des parties du continent; nous
en avons un exemple dans nos dunes de Flandres & dans
celles de Hollande, qui ne font que des.collines compofécs-
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